Sur le terrain

Un pas vers l’avant

Le 15 septembre de cette année, un jeune Anglais s’est lancé, avec quelques amis, dans une course cycliste sponsorisée visant à collecter des fonds destinés à une école située en Namibie, à 1500km de chez lui. Cette initiative est à mettre au crédit de sa tante, tombée amoureuse d’un missionnaire allemand et dont la passion commune s’est distillée au sein de la famille entière. L’équipe eLearning Africa vous conte cette fabuleuse histoire.

En 1991, peu après l’accession en 1990 de la Namibie à son indépendance vis-à-vis de l’Afrique du Sud, Gilian et Reiner Stommel ouvrent une école à Otjikondo (Namibie). Environ 30 ans plus tard, cette école primaire (pour enfants de 6 à 14 ans) est désignée comme étant l’une des meilleures de la région.

Le projet du couple anglo-allemand débute il y a environ un quart de siècle. En 1968, Gilian, fille de Lord et de Lady Steel, se rend en Afrique du Sud alors qu’elle est âgée de 21 ans. Éduquée et vivant dans l’aisance, elle, à certains égards, une lady britannique conventionnelle. Originaire d’un petit village allemand, Reiner (35 ans) est un missionnaire catholique en service en Namibie à cette époque. Gilian est en vacances et c’est à la faveur de visites aux amis de la localité qu’ils se rencontrent. Reiner prétend être un coiffeur avant d’avouer plus tard être un religieux. Loin de leurs patrie d’origine, portés par des quêtes que tout séparait, ils sont pourtant tombés amoureux. Leur histoire est narrée avec charme par Michael Schnurr dans son ode à l’amour intitulée Namibia Calling.

Ni le statut social de la famille Steel ni l’insistance de l’Église catholique sur le célibat n’a pu empêcher cet amour d’éclore et, peu après, ils se marient et s’installent en Namibie, où ils passent toute leur vie et réalisent leur rêve commun de créer l’école villageoise d’Otjikondo. En 1989, ils investissent leurs économies dans l’acquisition d’une vaste étendue de terre, désormais estimée à plus de 80 000 hectares, dans la région de Kunene, au nord-ouest de la Namibie. Deux ans plus tard, l’école commence à accueillir les élèves de la région.

Aujourd’hui, l’école d’Otjikondo compte environ 240 élèves et offre le meilleur enseignement primaire de la région. Gilian Stommel s’occupe encore au quotidien de l’essentiel des tâches liées à la gestion.

L’école du village est constitué d’environ 20 bâtiments, notamment des salles classe, un réfectoire, une cuisine, des résidences pour les élèves, les enseignants, le personnel et les volontaires internationaux (souvent des étudiants en année de césure), ainsi que des ateliers et une infirmerie. Ces infrastructures donnent toutes sur la cour de l’école et des aires de jeu. La grande partie du terrain des Stommel est une vaste ferme d’élevage au centre de laquelle se trouve l’école. On y trouve également l’église de la Sainte-Croix, bâtie par Reiner Stommel, dont les fenêtres sont décorées de motifs bibliques conçus par les enfants du village fréquentant l’école. Tous les dimanches, une messe œcuménique y est célébrée.

Les élèves de l’école d’Otjikondo viennent de toute la Namibie, de divers milieux ethniques et horizons linguistiques variés. Plusieurs d’entre eux viennent de milieux sociaux modestes et, parfois, difficiles. On comprend donc pourquoi l’école d’Otjikondo est fière de ses réalisations (c’est mérité), non seulement sur plan social, mais aussi au regard du niveau de maths et d’anglais. Le niveau des élèves transparaît dans leurs impressionnantes performances aux examens de fin d’études primaires, en particulier parce que la plupart d’entre eux n’avaient jamais été à l’école et parlaient peu ou pas l’anglais avant leur admission à l’école. L’anglais étant devenu la seule langue officielle de la Namibie après l’indépendance, l’expression orale dans cette langue est un atout-clé pour réussir ses études secondaires.

En droite ligne de l’adage de Lao Tseu énoncé au 4e siècle avant Jésus-Christ (un long voyage commence par un pas), la devise de l’école est « Un pas à la fois ». Au fil des ans, tous ceux qui ont travaillé ou étudié à l’école d’Otjikondo ont contribué à ses grandes avancées (en référence à une expression chinoise ultérieure). Gilian a reçu l’Ordre de l’Empire Britannique décerné par Sa Majesté la Reine Elizabeth II, et Reiner la Croix fédérale allemande du Mérite. Les deux sont heureux de partager la gloire de leurs distinctions avec toutes les personnes impliquées.

The Otjikondo Cycle Festival, in aid of Otjikondo School, Namibia

Cette année, les membres de la remarquable famille de Gilian et leurs amis ont organisé un tour cycliste sponsorisé à travers les vallons de Yorkshire, au nord de l’Angleterre, en vue d’apporter un soutien à l’école de village d’Otjikondo. Au départ de Manor Farm (Roecliffe), ils ont entrepris un épuisant périple pour collecter des fonds en vue de doter cette école de village de nouveaux équipements et installations. Ce tour cycliste a été organisé par David Steel, le neveu de Gilian, et son épouse Georgie.

David garde de bons souvenirs d’Otjikondo. « J’y ai été pour la première fois lors de l’ouverture de l’école en 1991. J’ai hâte d’y emmener mes enfants lorsqu’ils seront un peu plus grands. Nous y sommes même allés en 2003 pour notre lune de miel. »

David et des dizaines d’autres ont enfourché leurs vélos le 15 septembre, déterminés à collecter des milliers de livres Sterling au profit de l’école d’Otjikondo. « Le cyclisme est la coqueluche de la région du Yorkshire », explique-t-il.

En fonction de leur santé physique, les participants peuvent choisir entre plusieurs parcours : « Afrique » (72 km), « Virée au désert » (104 km) ou « Bosses de chameau » (environ 160 km de long). Leurs efforts sont hautement appréciés.

Outre les dépenses d’exploitation, l’école d’Otjikondo nourrit l’ambition de réaliser de formidables projets au profit de la nouvelle génération d’élèves. Le village et l’école dépendent des dons. Si vous souhaitez faire une contribution pour soutenir l’école, rendez-vous sur le site Internet d’Otjikondo à l’adresse : http://otjikondo.com/59.0.html.

3 Comments

  1. Merci beaucoup

  2. Merci beaucoup

  3. Merci beaucoup

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