Tandis qu’en 2008, à l’apogée de la crise économique, des hordes de jeunes zimbabwéens se pressaient pour traverser la frontière sud du pays, le jeune Limbikani Makani était déterminé à faire autrement et s’investir dans le développement d’une société de technologies destinée à changer le monde des startups de son pays.
Golden Maunganidze rapporte:
Au mois de juin de cette année, le jeune Limbikani Makani de trente ans était nominé par l’ambassade des Etats-Unis de Harare à participer au Sommet de l’Innovation et du Conseil en Partenariat du Département d’Etat pour les Jeunes Leaders Africains. Ce Sommet de Washington réunissait 65 jeunes leaders de 42 pays différents, et Makani a donc pu partager son expérience de trois années de développement d’une plateforme visant à transformer le paysage des TIC au Zimbabwe. A l’époque il y avait une pénurie d’informations sur les TIC dans le contexte local et, ayant identifié une niche, il lança le site Web TechZim, qui est sans aucun doute devenu l’un des sites Web majeurs pour l’évaluation des produits et les actualités informatiques locales. Avec environ 3 000 visites par jour, TechZim est très populaire et Makani dit « Nous nous sommes fixés pour objectif de bâtir une culture des startups et de l’innovation au Zimbabwe
Tout en aidant les startups à accéder aux informations et dernières actualités technologiques, TechZim a aussi eu un autre impact sans précédent en aidant les étudiants du secondaire à apprendre à se servir des TIC pour leurs travaux de recherche. Makani explique : « Nous avons décidé de prendre en charge des élèves du secondaire afin de leur apprendre à utiliser l‘Internet et les médias sociaux pour leurs propres recherches. » Ils offrent des formations informelles gratuites pendant les vacances scolaires grâce auxquelles plusieurs jeunes peuvent apprendre à se servir des logiciels, créer des sites Web et lancer des projets. Pour les novices il y a des sessions spéciales sur les bases de l’utilisation des ordinateurs – chose que beaucoup de gens privilégiés prennent pour argent comptant aujourd’hui. « Nous ne remettons pas de certificats car nous ne sommes pas un collège », explique Makani, « Nous nous employons à démystifier les TIC et assister les étudiants qui autrement ne pourraient s’offrir des cours d’informatique.
Le projet de Makani est très populaire, si bien que le Département des Etudes de Média de l’Université WITS à Johannesburg l’a invité à présenter son projet lors d’une étude pour la révision du cadre régulateur d’une nouvelle politique sur les médias nationaux au Zimbabwe. « Si les startups technologiques réussissent, le climat général des TIC doit être suffisamment adapté pour encourager le business », il ajoute « pour que le eCommerce devienne une réalité, nous devons investir dans les compétences, la recherche et le développement, et à viser un Accès Internet Universel.
Le projet TechZim et son programme de sensibilisation a également reçu la reconnaissance de Lovemore Mufamba, le Président de l’Union des Professeurs du Zimbabwe. Il déclare « Cela fait plaisir de voir de jeunes zimbabwéens innovants s’engager à aider les autres. Trouver un emploi pour compléter leurs études est un réel défi pour beaucoup d’étudiants, et Makani a trouvé une solution en les encourageant à créer leur propre emploi grâce aux TIC. Je félicite toute initiative qui fournit aux étudiants les outils nécessaires à la vie pratique.
Cephas Kuenda, un expert en TIC et professeur à la Grande Université du Zimbabwe, pense que les efforts de Makani ont de l’avenir pour aider les chercheurs et tous ceux qui souhaitent développer le pays. « TechZim doit être pris pour exemple comme manière audacieuse d’enseigner aux étudiants ce qu’ils peuvent faire sur Internet pour gagner leur vie », dit-il. Le sens de l’initiative de Makani à rendre les TIC accessibles aux startups et aux étudiants l’a conduit jusqu’en Amérique, cependant le message est bien destiné à l’Afrique.
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