Fernando de Sousa est le directeur général d’Africa Initiatives, une action de Microsoft concentrée sur le continent africain qui a entraîné la sortie du Smartphone Windows 8 « Huawei 4Afrika » et la création de l’« Afrika Academy » visant à enseigner d’importantes compétences commerciales et entrepreneuriales aux africains. Dans une interview accordée au service Actualités d’eLearning Africa, De Sousa a parlé du travail effectué par 4Afrika dans la région.
Cette année marque le 20e anniversaire de l’engagement de Microsoft en Afrique. Les objectifs centraux de Microsoft ont-ils changés depuis que l’entreprise s’est intéressée à la région pour la première fois ?
Notre engagement a été couronné de beaucoup de succès ; nous affichons une bonne croissance sur le continent et plusieurs centaines de personnes travaillent maintenant pour nous dans la région. Mais nos objectifs centraux ont-ils changé ? Non. Les objectifs d’apporter de bons services et produits sur le continent sont les mêmes. Néanmoins, il existe d’autres objectifs qui ont évolué, comme le fait de fournir aux Africains de tous âges un accès à la technologie, de se concentrer sur la distribution et l’exécution d’innovations et de permettre aux jeunes Africains de transformer leurs idées en opportunités pour la création de richesses et le développement économique en stimulant leur esprit d’innovation et en se concentrant sur l’acquisition de compétences.
Qu’est-ce que Microsoft espère accomplir via l’initiative 4Afrika ?
Il est important d’être clair sur un point : l’engagement de Microsoft en Afrique n’est ni une initiative philanthropique, ni une initiative d’aide au développement. Il s’agit d’une initiative liée au développement économique et au commerce. Nous nous concentrons principalement sur la manière dont Microsoft peut avoir, via les buts mentionnés plus haut, un impact significatif sur le développement économique de l’Afrique.
La meilleure façon possible de décrire cela est que nous pensons, nous croyons et nous comprenons que l’Afrique est une promesse – que la technologie peut apporter d’importants bénéfices à l’Afrique – mais que nous croyons assez fermement que l’Afrique peut aussi apporter beaucoup d’innovations et de technologies au monde. Notre participation et notre engagement sur ce continent jouent un double rôle avec des bénéfices mutuels, mais c’est également un partenariat avec le continent qui consiste à apporter ces bénéfices au monde.
Quels développements technologiques récents ont eu un impact majeur sur l’Afrique ?
Nous avons vu l’Afrique sauter un grand nombre de technologies ayant existé dans le monde entier et passer directement à l’ère des appareils mobiles. Ici, l’utilisation d’appareils mobiles et de téléphones portables est probablement beaucoup plus importante que celle d’ordinateurs. La disponibilité de l’énergie solaire constitue une autre composante importante. Je pense que cela a un impact significatif et promet, grâce aux efforts tels que le projet pilote Mawingu concernant les espaces vides que nous venons de lancer au Kenya, d’avoir un effet continu sur les opportunités qu’ont les Africains d’utiliser d’autres technologies et d’améliorer leur propre mode de vie économique. Dans le cas des bénéficiaires de Mawingu, il s’agit d’un mode de vie qui ne leur était auparavant pas accessible puisqu’ils n’étaient pas raccordés au réseau électrique national.
Quelle sera la prochaine grande innovation technologique à toucher l’Afrique ? Les Smartphones, les appareils mobiles ou quelque chose qui n’est pas encore sous le feu des projecteurs ?
Les jeunes Africains sont la prochaine innovation vraiment importante. On constate déjà que beaucoup de jeunes conçoivent, développent et imaginent des applications pertinentes pour eux et c’est d’eux que proviennent les innovations vraiment révolutionnaires.
Dans le domaine de l’éducation, je pense que des changements significatifs vont avoir lieu afin de permettre à de nombreuses personnes illettrées du continent d’avoir accès à la technologie et d’en profiter. Je pense que cela reste l’un des plus gros problèmes auxquels nous faisons face : permettre à ces gens de rejoindre le 21è siècle en résolvant certains des problèmes d’alphabétisation que nous rencontrons en Afrique.
Cependant, il y aura bien entendu de nouveau appareils. Microsoft a une stratégie d’« appareils pour l’Afrique » et nous connaissons ici une augmentation de l’attention des concepteurs, ingénieurs et fabricants. Au niveau des particuliers, nous serons sûrement témoins de développements significatifs.
Afrika Academy est en voie de fournir un enseignement gratuit à des participants éligibles. Quelles compétences l’académie enseignera-t-elle aux étudiants ?
L’académie se concentre sur trois publics différents. Premièrement, la main d’œuvre existante à qui nous espérons apprendre progressivement des compétences visant à l’aider à se développer et à être plus efficace. Il s’agit de compétences telles que la gestion des projets et des révisions financières et budgétaires.
Le deuxième public est constitué des écoles. Ici, nous nous concentrons sur l’alphabétisation et les compétences linguistiques, la créativité, les mathématiques et les sciences afin d’aider la population plus jeune.
Et, troisièmement, nous avons les étudiants universitaires et les jeunes diplômés avec lesquels nous nous concentrons sur l’insertion professionnelle. Les compétences enseignées vont du petit entreprenariat à l’anglais en passant par la planification des activités et la recherche de financements.
L’une des cibles principales du Smartphone 4Afrika est les étudiants universitaires. Selon Microsoft, comment ces étudiants utiliseront-ils le téléphone 4Afrika afin de pourvoir à leurs besoins spécifiques ?
Nous sommes de plus en plus témoins de l’évolution des appareils qui deviennent des interfaces depuis lesquelles des applications sont utilisées pour accéder à différents services. Le téléphone Huawei 4Afrika marque le commencement d’une stratégie d’appareils pour l’Afrique et, bien qu’il s’agisse du premier, ce ne sera certainement pas le dernier.
Au niveau des universités, il existe des groupes de personnes enthousiasmées par le fait de concevoir des applications fonctionnant sur des téléphones. Le téléphone devient alors un laboratoire et un environnement par le biais duquel il est possible de gagner de l’argent en créant des applications grand public et pour le secteur éducatif. Il s’agit également d’un appareil de communication permettant aux facultés et aux étudiants d’échanger des projets, des devoirs et de participer aux activités types du cursus ayant lieu à l’université. La disponibilité de Microsoft Office sur Windows 8 en est un aspect important.
De plus, il y a des applications qui permettent aux étudiants d’intégrer des opportunités de micro-financement et de micro-prêts à leur environnement et leur communauté grâce à des micro-entreprises.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Pour Microsoft, ce que nous faisons avec l’apprentissage au travers de 4Afrika n’est pas juste une question d’acquisition des compétences pour le seul plaisir de les posséder. Il est question d’appliquer ces compétences à l’insertion professionnelle – ce que nous pouvons enseigner pour améliorer la productivité des Africains dans leur travail actuel ou pour améliorer leurs chances d’obtenir un emploi qui leur permette d’accroître leurs revenus. Fondamentalement, pour nous, le développement des compétences et le développement économique vont de pair.
Pour plus d’informations sur les initiatives 4Afrika, cliquez ici et visitez le stand Microsoft à eLearning Africa 2013.