Sur le terrain

L’économie des technologies en plein essor en Éthiopie

iceaddi_CoworkingMalgré quelques revers, l’économie des technologies a beaucoup progressé en Éthiopie, attirant des entrepreneurs de toute l’Afrique et se taillant une réputation internationale.

Ces progrès résultent à la fois du soutien gouvernemental accordé au développement des TIC et de la mise en place de réseaux et d’incubateurs de start-up qui créent un environnement propice à la croissance de l’industrie des technologies.

Par Steven Blum

Fort d’un millier de membres, l’incubateur iceaddis est le premier de son genre en Éthiopie. Il se décrit comme : « un espace de travail collaboratif au sein duquel de futurs jeunes entrepreneurs, des férus d’informatique, des spécialistes des technologies, des jeunes et des créatifs peuvent se rassembler pour suivre des formations professionnelles et des formations aux aptitudes à la vie quotidienne, créer des prototypes, échanger des technologies et améliorer leur productivité dans le but ultime d’élaborer des business plans viables et durables pour l’avenir ».

Souvent comparé aux autres centres technologiques de la région, comme l’iHub de Nairobi (qui compte plus de 16 000 membres) ou le Hive Colab en Ouganda, iceaddis s’est développé de manière organique, en commençant par de petits événements et ateliers.

D’après Markos Lemma, membre d’iceaddis, « l’Éthiopie présente, pour les férus de technologies, d’innombrables opportunités dans le développement d’applications et de solutions techniques ».

Adam Abate, fondateur d’Apposit, une société de services dans le secteur des technologies de l’information, attribue ce potentiel aux bénéfices qu’offre un marché encore largement inexploité.

« Les infrastructures se développent rapidement et le plus grand atout du pays, c’est qu’il n’existe pour l’instant pratiquement rien, explique-t-il.

Quelle que soit l’entreprise dont vous rêvez, vous pouvez la créer. »

Dans ce pays de près de 90 millions d’habitants, le développement progressif de l’accès à Internet devrait conduire, tôt ou tard, à un boom technologique. Pour le moment, à peine 1 % des Éthiopiens ont accès à Internet, ce qui signifie qu’une hausse, même limitée, de ce chiffre permettrait de créer d’innombrables opportunités pour les entrepreneurs.

Le gouvernement éthiopien investit également dans les TIC. L’année dernière, il a annoncé la future création d’un parc technologique de 250 millions d’USD baptisé Ethio ICT. À ce jour, plus de 12 entreprises locales et internationales ont réservé des emplacements, notamment les entreprises chinoises ZTE et Techno Mobile and Security Innovation Network (SINET), qui ont toutes les deux indiqué qu’elles créeront leurs propres incubateurs d’entreprises spécialisées dans les TIC.

Avec la création de ce parc technologique en Éthiopie, le ministère des Technologies de l’information et de la communication explique vouloir « créer des emplois pour les Éthiopiens et favoriser la croissance du secteur des TIC dans le pays en fournissant un environnement propice aux entreprises capables de former des entrepreneurs locaux s’appuyant sur les TIC ».

Le secteur de l’éducation commence également à adopter la technologie. Aujourd’hui, les enseignants de 75 écoles du pays utilisent la vidéo pour enregistrer leurs cours, les évaluer et en discuter avec d’autres enseignants.

« Sur les vidéos les plus récentes, je constate que, grâce à ce système, j’ai réussi à améliorer mes compétences », explique un enseignant de l’école primaire de Gafat dans le nord de l’Éthiopie.

Dans une dizaine d’écoles qui ne possèdent pas l’électricité, des panneaux solaires ont été installés pour faire fonctionner les ordinateurs et recharger les caméras que les enseignants utilisent pour évaluer leurs cours.

De telles innovations ne sont pas surprenantes si l’on considère l’importance que le pays accorde à l’éducation. L’Éthiopie est, en effet, un des rares pays africains qui semble en bonne voie pour réaliser l’OMD des Nations unies sur l’accès universel à l’éducation primaire. De nombreuses nouvelles écoles ont été construites ces dernières années et l’accès à l’enseignement primaire et secondaire est gratuit. Résultat, le taux d’inscription a bondi.

Ceux qui sortent du système scolaire avec un diplôme technologique trouveront d’innombrables marchés à explorer. « La classe moyenne est en hausse et le marché se développe, a expliqué Markos Lemma, co-fondateur d’iceaddis, à la BBC.

Il existe de nombreuses opportunités pour les férus de technologies en Éthiopie. »

En mai 2015, la conférence annuelle eLearning Africa reviendra en Éthiopie, le pays qui l’a vue naître. Pour en savoir plus sur l’événement, cliquez ici.

 

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