Sur le terrain

Le eLearning pour tous

La Société pour la Promotion de l’Education et le Développement (SPED) est une ONG basée au Nigéria qui fournit des outils de type TIC aux élèves de milieux défavorisés. Le directeur de cette organisation, Okafor Toochukwu Patrick, participe à eLearning Africa depuis sa création et il a observé la façon dont les gens à travers tout le Continent adoptent les outils de TIC de façon toujours plus créative et coopérative. Lors d’un récent voyage en Allemagne pour la conférence ONLINE EDUCA BERLIN, il a rejoint eLearning Africa et fait part de ses impressions sur le travail de SPED, eLA et la valeur de la technologie en tant que force motrice pour l’éducation.

Quelle est l’action concrète de l’organisation SPED ?

SPED assure la promotion des partenariats entre secteur public et secteur privé pour l’éducation et le développement. Il s’agit d’une ONG nationale, basée au Nigéria, avec des bureaux à Abuja et Lagos. Nous visons à fournir aux enfants de milieux défavorisés le même accès aux TIC que ceux dont disposent les élèves des écoles privées.

Quels sont les principaux obstacles auxquels votre organisation doit faire face pour tenter de développer l’accès aux TIC dans les écoles ?

Dans la plupart des établissements scolaires publics, le recours aux TIC est faible, faute de fonds, d’équipements, d’infrastructure et d’accessibilité. Ils s‘agit là des aspects que nous essayons de traiter pour faire en sorte que les enfants et écoles les plus défavorisés puissent avoir accès à la technologie qui est la force motrice du développement.

Le manque de connaissances des TIC est un autre obstacle que nous devons surmonter. Nous travaillons actuellement dans une école primaire publique à Abuja. Vous serez peut-être surpris d’apprendre que cette école, qui se trouve au cœur de la ville, ne mesure pas l’importance de la formation en matière de TIC. SPED essaie donc de s’assurer que l’école a accès aux ordinateurs : Il n’est pas possible de pratiquer l’eLearning sans disposer des matériaux de base. Ainsi le point d’entrée est qu’ils puissent disposer d’un accès à ces équipements.

J’ai récemment apporté un ordinateur portable avec moi lors de la visite d’une école et l’un des enfants a cru qu’il s’agissait d’un téléviseur. Ceci indique qu’il n’y a pas de formation aux TIC dans cette école. Nous avons décidé de demander de l’aide pour donner des ordinateurs aux écoles et former les enseignants car la plupart d’entre eux méconnaissent l’importance d’un enseignement portant sur les TIC. Au Nigéria, le programme couvre également les TIC. Mais combien d’écoles les utilisent effectivement ?

Toute famille cherche à s’assurer que ses enfants fréquentent l’école primaire mais qu’en est-il de la qualité de l’éducation dont ils bénéficient ? L’enfant devrait avoir accès aux TIC pour lui permettre de prendre contact avec ses camarades de l’autre côté du mur, de façon à ce que la pauvreté diminue. Finalement, ce que nous essayons de faire, c’est de combler le ravin entre les écoles pauvres et les écoles riches à travers les TIC.

Comment décririez-vous l’impact de eLearning Africa au Nigéria et dans le Continent Africain tout entier ?

eLearning Africa est un appel à tous les ministres de l’éducation de tous les pays d’Afrique, en vue d’une prise de conscience. Au Nigéria, nous avons un comité sur l’eLearning au niveau fédéral et il fait maintenant partie du système éducatif africain. Une fois que le Ministre de l’éducation et les politiciens ont reconnu le rôle de l’eLearning dans le développement, ils ont rassemblé des experts et des professionnels pour conseiller le gouvernement nigérien sur la façon dont il faut faire progresser l’eLearning.

Je pense que l’impact de l’eLearning est de plus en plus grand mais nous avons encore des progrès à accomplir. Certaines personnes pensent que l’eLearning revient à l’acquisition d’un ordinateur que vous gardez sur votre bureau. La plupart des personnes qui ont participé à ONLINE EDUCA BERLIN et à eLearning Africa ont une nouvelle orientation, plus actuelle. Un ordinateur est un outil spécifique pour l’eLearning. En participant à eLearning Africa et à OEB, nous pouvons découvrir de nouvelles idées de la part de professionnels et de collègues du monde entier.

Chaque année, nous continuons d’ajouter de la valeur à notre service et nous ramenons chez nous les connaissances que nous avons acquises pour en faire bénéficier notre pays. Il ne fait aucun doute que cette technologie est la force motrice derrière le développement.

Quelles sont vos attentes pour eLA 2012 ?

eLA 2012 est d’une grande importance, pas seulement au Bénin mais aussi dans certains pays d’Afrique occidentale et dans tout le Continent Africain.

Le fait de faire participer des ministres de l’éducation et des membres de commissions sur les TIC et la technologie pourra donner une nouvelle vigueur à cette action. Tous les décideurs comprendront l’importance de la nouvelle tendance de TIC. Et une fois qu’ils rentreront dans leur pays, comme il s’agit d’une question politique, ce sont eux qui feront de la publicité pour ces technologies dont nous avons tant besoin.

Comme il s’agit de la principale conférence sur l’eLearning en Afrique, tout le monde veut s’associer à cette démarche. Je suis sûr qu’il s’agira de l’une des conférences eLA qui remporteront le plus de succès.

 

 

 

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