L’Égypte est célèbre pour ses lieux d’études anciens. Fondée il y a plus de mille ans, l’université Al-Azhar du Caire reste l’établissement d’enseignement le plus vénérable du pays tandis que la légendaire bibliothèque d’Alexandrie, dont la création a précédé de plus de mille ans celle de l’université Al-Azhar, était apparemment une des plus grandes et des plus importantes du monde antique.
Par Alasdair MacKinnon
Le savoir égyptien s’apprête à prendre un coup de jeune avec la création de la Banque de connaissances d’Égypte, une bibliothèque numérique accessible gratuitement par tous les Égyptiens, qui va rassembler une bonne partie des ressources mondiales les plus intéressantes pour les scientifiques, les savants, les chercheurs, les enseignants et les étudiants. Ce pas en avant n’est peut-être pas révolutionnaire, mais il est sans précédent dans l’histoire de l’Égypte.
Selon le Daily News Egypt, cette bibliothèque sera la plus grande de son genre sur la planète.
La Banque de connaissances contiendra des documents provenant de plus de 26 maisons d’édition de renommée mondiale, notamment des encyclopédies, des manuels, des périodiques, des programmes éducatifs, des logiciels et des bibliothèques audio, vidéo et photo. Elle a pour but de susciter l’intérêt de toute la société égyptienne, depuis les enfants de l’école primaire jusqu’aux chercheurs scientifiques, mais aussi « de promouvoir des méthodes d’enseignement et d’inciter les étudiants à apprendre », souligne une déclaration du Service d’information de l’État.
Des accords avec les éditeurs ont été signés le 11 novembre par le futur orateur principal d’eLearning Africa 2016, Tarek Shawki, doyen de la Faculté des sciences et de l’ingénierie à l’Université américaine du Caire (AUC), et l’initiative a été officiellement lancée par le président Fattah Al-Sisi le 14 novembre.
« Notre objectif, a expliqué Tarek Shawki sur le site Internet de l’AUC, est d’offrir à tous les Égyptiens l’accès à des publications de niveau mondial comme Nature et l’Encyclopaedia Britannica. En leur fournissant ces documents gratuitement, la banque de connaissances fait en sorte que tous les Égyptiens, quelle que soit leur situation économique, disposent des outils dont ils ont besoin pour exceller dans leurs études et dans leurs recherches. »
Les ressources seront disponibles en ligne sur ordinateur ou sur smartphone, ce dernier constituant une plate-forme clé dans un pays où son utilisation est en plein essor, avec 18,2 millions d’utilisateurs à ce jour. La pénétration d’Internet est également en rapide augmentation dans l’État du Nil, où elle atteignait 54,6 % l’année dernière. Cela représente 48,3 millions de personnes susceptibles d’accéder à la Banque de connaissances.
L’accès à la Banque de connaissances n’est toutefois pas aussi simple qu’il y paraît. Le principal obstacle sera probablement celui de la langue. En effet, l’anglais et d’autres langues européennes dominent dans le monde des publications scientifiques internationales et la rareté des contenus d’origine ou des traductions de qualité en arabe est notoire. Même si la majorité du contenu de la bibliothèque sera en anglais, une partie devrait être en arabe et, pour tenter de combler ce manque, un service spécialement créé travaillera sur des projets de traduction en fonction des besoins des utilisateurs.
D’après certains journalistes, le président Sisi considère ce projet comme une révolution dans le domaine de la connaissance. Lors de son discours le jour de l’inauguration officielle, il a insisté sur le fait que l’éducation lorsqu’elle a pour but de sensibiliser les populations à la culture et de lutter contre les informations erronées et la rhétorique est un élément clé dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme.
« Le renforcement de l’éducation et de la recherche est une composante essentielle de l’avenir de notre pays et une étape importante vers la construction d’une société égyptienne instruite », a expliqué M. Shawki.
La Banque de connaissances d’Égypte ouvrira au public en janvier 2016.
La conférence eLearning Africa, qui prépare sa 11e édition, se rendra pour la première fois en Égypte en 2016. Tarek Shawki, secrétaire général des comités présidentiels spécialisés en Égypte, fera partie des principaux orateurs de la prochaine édition Pour en savoir plus, rendez-vous sur : www.elearning-africa.com
Est il possible d’avoir un ouvrage qui parle des expéditions égyptienne en direction du Sinaï ?
Si possible j’en ai besoin…