Sur le terrain

Digital Links : 30 000 PC portables pour les professeurs de Zambie

Fotolia – Yanik Chauvin

« Envoyer des ordinateurs en Afrique ne suffit pas ». Telle est la maxime de Digital Links, une entreprise sociale établie à Londres et Johannesburg. Sur la base d’un modèle solide de partenariat avec les administrations et des entreprises multinationales comme BUPA, Cadbury’s, DFID, DHL, Lloyd’s, Nestle UK, Reuters, RM, et DELL, Digital Links cherche à mettre en place une infrastructure efficace, à assurer une assistance et une maintenance permanentes et à fournir une connexion et un accès à des outils d’eLearning et des formations dans plusieurs pays d’Afrique. Un vaste projet d’équipement des professeurs est actuellement en cours en Zambie, le pays hôte d’eLearning Africa 2010.

Face à l’aggravation du problème des déchets électroniques dans les pays en développement, il est absolument indispensable de concevoir une approche durable et pratique pour le reconditionnement des ordinateurs à fins de donation. C’est là l’objectif de Digital Links, une entreprise sociale fondée en 2002. Les ordinateurs données au Royaume-Uni sont reconditionnés au meilleur niveau, en conformité avec la législation britannique sur l’environnement et la protection des données, afin d’assurer des possibilités de réutilisation optimales et de limiter l’exploitation des ressources mondiales. Grâce à des partenariats avec les plus grands fabricants de PC, Digital Links peut également fournir des ordinateurs neufs à des groupes à bas revenus. Pour cela, l’entreprise propose des microcrédits d’une durée d’un an. Digital Links a également lancé plusieurs programmes d’informatisation dans divers pays d’Afrique. Des ressources et des documents éducatifs numériques pour professeurs et étudiants complètent la gamme des services.

Le dernier projet en date est la mise en œuvre d’un programme permettant aux professeurs de Zambie, le pays qui accueillera eLearning Africa 2010, d’acheter des ordinateurs. L’idée est d’équiper les professeurs de quelque 30 000 ordinateurs portables, en envisageant divers niveaux de revenus. Ce projet sera réalisé en partenariat avec la Fondation 50×15 et Mecer, Afrique du Sud. Les ordinateurs portables sont spécifiquement destinés au marché des enseignants/de l’éducation et offrent une consommation énergétique exceptionnellement basse. Dix mille fonctionnaires et enseignants se sont déjà inscrits pour la première année de ce programme, qui devrait démarrer à la fin du mois d’octobre ou au début de novembre 2009.

[callout title=Les ordinateurs : certains en ont, d’autres en recherchent.]L’histoire de Digital Links a commencé en 2002 avec Mathias, entrepreneur et philanthrope. En partenariat avec David Sogan, ancien Directeur Général, Chris a posé les premières bases d’une organisation destinée à fournir un accès aux technologies de l’information aux habitants des pays en développement. En créant Digital Links, ses fondateurs souhaitaient promouvoir l’enseignement, l’apprentissage et les performances économiques des communautés et des pays désavantagés afin de faciliter leur développement économique et social.

Ayant distribué et installé plus de 70 000 ordinateurs et fourni ainsi un premier accès aux technologies de l’information à plus de 1,5 millions de jeunes, Digital Links est aujourd’hui une organisation autonome et dispose de bureaux à Londres et de partenaires en Afrique. Le modèle de l’institution fait principalement appel aux types de partenariat à l’origine de l’entreprise: des entreprises donatrices engagées et des partenaires de distribution sur le terrain.[/callout]

Une fois que ce programme sera bien lancé, Digital Links commencera à planifier l’installation de laboratoires numériques dans tout le pays. Sur les 80 000 enseignants devant être éligibles au programme dans le pays, Digital Links prévoit d’offrir ses services à 60 000 en trois ans. Toutefois, ce programme a le potentiel (et l’accord de principe du gouvernement) pour toucher plus de 150 000 fonctionnaires. Le modèle du laboratoire numérique a également suscité un fort intérêt en Zambie. Mecer, le partenaire de Digital Links, est l’un des trois principaux fournisseurs de TIC en Zambie. MDZ a signé un accord avec le gouvernement Zambien afin de distribuer tous ses produits à des fonctionnaires, et a sollicité Digital Links pour participer à la mise en œuvre de leur programme d’informatisation à grande échelle.

De plus, Digital Links développe actuellement un projet de poursuite de ses travaux existants sur les nœuds de TIC au Ghana. Le programme a commencé en collaboration avec la Fondation Cadbury, afin de fournir des infrastructures et des formations liées aux TIC à neuf instituts de formation des enseignants dans le pays, avec un programme de formation à plein temps et une salle informatique dans chaque. Étant donné que seuls 12 des 38 Instituts de Formation des Enseignants du Ghana proposent un accès à des ordinateurs, les 26 autres instituts doivent enseigner les principes de l’utilisation et du potentiel des TIC par des manuels et des cours théoriques, ce qui limite le développement et l’intégration des professeurs et des enfants dans l’économie globale. Le programme initial a connu un tel succès que Digital Links a été sollicité pour aider à mettre en œuvre un programme similaire pour l’amélioration de l’efficacité des nœuds de TIC dans les régions rurales du Nord du Ghana.

Aissatou Sow, Directrice Générale de Digital Links : « Tous ces programmes nous ont donné une grande expérience des difficultés liées à la mise en œuvre de programmes de TIC dans des écoles disposant de ressources insuffisantes dans les pays en développement. Nous avons dû faire face au problème de centres d’enseignement équipés d’ordinateurs mais manquant des compétences nécessaires à leur utilisation et à leur maintenance. Nous travaillons donc aujourd’hui à un modèle holistique et soutenable. » Ce modèle est souvent associé à un microcrédit à faible taux d’intérêt pour constituer un capital de départ.

Pour Digital Links, il est également certain qu’un financement peut être indispensable dans les zones les plus désavantagées, souvent rurales, afin de fournir le capital initial nécessaire à la création de la salle informatique et de couvrir les frais d’exploitation des premiers mois. Aissatou Sow : « Nous pensons qu’un centre de TIC ne peut pas dépendre exclusivement d’un financement externe. L’expérience nous a montré que dans tous les cas, un mécanisme de financement durable doit être mis en place au début d’un programme, car cela peut devenir très difficile une fois qu’un autre modèle s’est établi.

 

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