Sur le terrain

De nouvelles opportunités d’apprentissage pour les filles marginalisées du Kenya

Kenya_SchoolGirl_ Roberto FaccendaAu Kenya, les lacunes en éducation affectent les garçons et les filles, cependant, un récent rapport de l’UNESCO révèle que les filles sont les plus affectées. D’ici la fin de la décennie, seulement 23 % des filles des foyers pauvres des zones rurales de l’Afrique subsaharienne auront suivi une éducation primaire, et si cette tendance continue, les garçons des familles riches auront suivi une éducation primaire universelle d’ici 2021, alors que les filles défavorisées ne les rattraperont pas avant 2086.

Par Gilbert Nakweya (NAIROBI)

Ayant déterminé que « l’accès n’est pas le seul problème – la mauvaise qualité freine l’apprentissage, même pour ceux qui peuvent aller à l’école », l’UNESCO a présenté plusieurs stratégies pour s’assurer que tous les enfants reçoivent une éducation de bonne qualité. Cependant, malgré les efforts des gouvernements et des donateurs pour mettre en œuvre ces mesures, des barrières persistent, ce qui a conduit au développement de différents projets qui utilisent l’ICT pour améliorer davantage l’accès à une éducation de qualité pour les filles des zones rurales et marginalisées, comme les zones arides du nord et de l’est du Kenya.

Selon Francis Wanjala, un enseignant responsable du Centre pour enfants de Sifa, dans le bidonville de Kawangware, à Nairobi, la fourniture de plateformes d’ICT pourrait être le chaînon manquant pour aider les filles des zones rurales à recevoir l’éducation qu’elles méritent. « Nous devons investir dans des infrastructures et développer les capacités, déclare Wanjala. Cela aidera les filles des zones isolées et d’autres régions négligées du pays à accéder à l’éducation et à poursuivre leurs objectifs de carrière. »

Grâce à un projet lancé récemment, appelé Projet iMlango, on devrait voir « la lumière au bout du tunnel ». Dérivé d’un mot swahili signifiant « porte » ou « portail », le Projet iMlango vise à améliorer les résultats d’apprentissage et éducatifs pour 25 675 filles marginalisées, via 195 écoles primaires au Kenya.

Grâce à un partenariat stratégique entre le ministère du Développement international (DFID) du Royaume-Uni et le secteur privé, le projet fournit la structure et les outils nécessaires pour améliorer les résultats d’apprentissage. « Au Kenya, un million d’enfants ne vont pas à l’école régulièrement. Des milliers de ces élèves sont des filles, marginalisées par la pauvreté et l’éloignement des écoles. Le Projet iMlango a pour but d’améliorer les résultats éducatifs pour 25 675 filles marginalisées », déclare le porte-parole du projet.

Le projet fournira aux écoles une connectivité internet haute vitesse aux écoles ; un contenu éducatif en ligne adapté en ce qui concerne les mathématiques, l’alphabétisation et les compétences de vie ; l’enseignement et l’assistance aux enseignants, afin qu’ils soient en mesure d’utiliser l’ICT pendant leur enseignement ; le contrôle électronique de présence avec un paiement conditionnel aux familles, dans le but de réduire le taux d’absentéisme et d’abandon à l’école ; ainsi qu’un contrôle et une mesure du projet en temps réel.

Pour atteindre un meilleur enseignement et une meilleure qualité de vie, le projet prévoit aussi de répondre aux questions financières et culturelles qui affectent les filles et qui conduisent à des abandons et à une participation réduite à l’école ; cela comprend l’utilisation du contrôle électronique de présence et le paiement conditionnel aux familles. « Etant donné que les familles jouent un rôle essentiel en ce qui concerne l’accès des filles à l’éducation et le fait qu’elles continuent à aller à l’école, un programme complet a été développé, incluant les acteurs clés ; familles, enseignants, étudiants, écoles et commerçants locaux », souligne le porte-parole.

Au cœur du programme se trouve une plateforme d’apprentissage sur internet, accessible via une connexion satellite haut débit, sur laquelle les partenaires offrent aux étudiants des outils d’apprentissage interactifs individualisés. Toutefois, l’un des aspects les plus importants et uniques du programme est la capacité à mesurer et à comparer l’impact du projet en temps réel. Les données comprennent des statistiques quotidiennes de présence au niveau de toute l’école (pour plus de 100 000 enfants), ainsi que la mesure de l’accès à la plateforme d’apprentissage et les progrès individuels en mathématiques.  Le but est de démontrer comment une telle approche intégrée peut créer un impact positif et durable sur les filles marginalisées et leurs communautés.

Deux mois après le lancement du projet, l’équipement a commencé à arriver, et selon une annonce de Camara Kenya, une organisation bénévole dédiée à l’éducation de la communauté en Afrique au moyen de l’informatique, les perspectives sont prometteuses.

« Camara Kenya a reçu le conteneur ce matin, le premier des quatre conteneurs destinés au projet iMlango mis en place cette année dans 195 écoles du Kenya. Chaque fois qu’un nouveau conteneur arrive, l’équipe décharge plus rapidement. Il leur a fallu seulement 90 minutes cette fois pour décharger un conteneur de 40 pieds, avec plus de 1 000 PC », déclare Philip McAllister, CEO de Camara Africa.

Normalement, d’ici fin 2014, 95 écoles seront équipées, et les 100 restantes devraient être livrées début 2015, avec tout leur équipement.

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