Andrew Carnegie a dit un jour : « Une bibliothèque dépasse de loin tout ce qu’une communauté peut faire pour ses membres. C’est une véritable oasis dans le désert. » Les bibliothèques jouent toujours un rôle aussi important, même si elles sont maintenant devenues des ‘centres électroniques’ qui permettent aux citoyens d’accéder à des travaux de recherche universitaire du monde entier.
Par Steven Blum
Les ressources numériques ont révolutionné l’accès à l’information. Aujourd’hui, la question qui se pose est la suivante : comment connecter davantage de bibliothèques à Internet pour leur permettre d’enrichir les communautés dans lesquelles elles se trouvent ?
Bobana Badisang, oratrice à eLearning Africa 2015, est bibliothécaire à l’Institut de gestion du développement au Botswana, un établissement où le nombre croissant d’étudiants et le manque de ressources ont servi de catalyseur au changement. « Avec 1 600 étudiants et seulement 240 postes de travail, la bibliothèque a dû faire preuve d’imagination », a-t-elle raconté à eLearning Africa.
Avec Bobana à la barre, le personnel de la bibliothécaire a créé des hotspots Internet gratuits, communiqué avec les étudiants via les médias sociaux et favorisé l’utilisation des smartphones pour la transmission d’informations.
Une partie du travail consistait à sensibiliser les étudiants à ces ressources numériques et à leur apprendre à accéder aux informations le plus rapidement et le plus facilement possible. Bobana espérait que cette initiative aiderait les étudiants « à affiner leurs compétences de recherche en ligne ».
« Je crois fermement que pour favoriser l’apprentissage et la recherche, il faut que les bibliothèques et les services d’information placent les apprenants au volant de la connaissance, a expliqué Bobana Badisang par e-mail. Mon travail a consisté à trouver des moyens innovants de fournir des services en m’affranchissant des infrastructures physiques. Les e-ressources sont une des réponses à ce problème. »
Grâce à diverses initiatives, de nombreux établissements africains ont maintenant accès à des ressources électroniques gratuites ou à faible coût. Une de ces ressources est la Bibliothèque agricole électronique, une base de données d’articles provenant de 300 revues de qualité consacrées à la recherche en agriculture et sciences associés, le tout accessible par l’intermédiaire d’un disque dur externe qui ne nécessite donc pas d’accès à Internet.
Dans le même genre, le programme Research4Life apporte aux Africains un accès gratuit ou à faible coût à plus de 44 000 revues, ouvrages et bases de données scientifiques internationales validés par les pairs, qui sont mis à leur disposition par les plus grands éditeurs scientifiques du monde.
Avec la progression rapide de l’accès à Internet sur le continent africain, les bibliothèques devraient jouer un rôle crucial pour le développement universitaire et culturel.
« Les bibliothèques sont les lieux qui fournissent la plus grande quantité d’informations au plus grand nombre de personnes, au coût le plus faible », estime la start-up américaine Librii. L’entreprise espère créer un réseau de bibliothèques physiques « en suivant le réseau de fibres optiques qui progresse peu à peu dans les pays en développement ».
Le développement des bibliothèques et l’éducation numérique n’ont jamais fait partie des priorités de nombreux gouvernements africains, particulièrement de ceux qui luttent encore pour apporter l’alimentation, l’eau, la santé, l’électricité et l’assainissement à leurs concitoyens.
Mais avec un peu plus d’investissements, des salariés compétents et une meilleure connaissance du numérique au sein de la population, les bibliothèques deviendront immanquablement de véritables centres de partage de connaissances sur le continent africain.
Bobana Badisang sera présente à la conférence eLearning Africa 2015, dans le cadre d’une conférence sur les nouvelles e-bibliothèques et la transformation qu’elles induisent pour le bibliothécaire.