Il existe une école secondaire dans le petit village de Mauta, sur l’île de Mfangano, sur le Lac Victoria. Lorsque l’école a ouvert ses portes, elle ne disposait ni d’électricité ni d’eau courante. Etant très éloignés de toute ville économiquement développée, la plupart des enfants du village grandissaient en n’ayant pour seule optique qu’un emploi de pêcheur. Il s’agissait d’un cycle de pauvreté perpétuelle. Au fil des ans toutefois, les villageois ont tenté de briser ce cercle vicieux. Ils désiraient voir leurs enfants sortir de la pauvreté et ne plus être forcés de travailler dans le seul secteur local de la pêche. Ils voulaient qu’ils s’instruisent, deviennent aptes à trouver du travail et contribuent ainsi à l’amélioration de la vie de la communauté locale.
Mark East, Directeur Général des Ventes et des Activités à l’International, Microsoft
Cette histoire est une histoire typique dans de nombreux villages, villes et contrées africaines. La population prend de nos jours conscience de la mondialisation et désire être convenablement préparé à participer au développement global. Et, au 21ème siècle, cela signifie acquérir les compétences numériques nécessaires.
Le lieu de travail est de plus en plus souvent « numérique », maîtriser les technologies permettant de trouver, saisir, analyser et créer l’information est une compétence essentielle. Etant donné le nombre croissant d’informations créées et partagées, le Cloud Computing devient logiquement de plus en plus central. Selon l’IDC (International Data Corporation), 7 millions d’emplois directement liés au Cloud Computing seront créés d’ici 2015. Et la quantité de ces emplois ne cessera de croître, jusqu’à 24 % par an, faisant du Cloud Computing le secteur connaissant le taux de croissance le plus rapide dans l’univers des nouvelles technologies. Néanmoins, bien peu de candidats peuvent aujourd’hui prétendre à l’accomplissement de ces tâches ; tout ceci peut toutefois très rapidement changer, grâce notamment au eLearning.
Le eLearning est de plus en plus dans l’air du temps en Afrique. Aux prémices du concept, celui-ci n’a pas toujours été correctement abordé. Les gouvernements de même que les établissements scolaires pensaient que le simple accès à la technologie suffisait. Toutefois, logiciels et ordinateurs seuls ne sont aucunement un remède au manque d’instruction et à la formation professionnelle. C’est la maîtrise de leur usage qui est en mesure d’aider les étudiants à développer, durablement conserver et améliorer les compétences nécessaires.
L’Afrique est d’ores et déjà une passionnante aventure où nous nous sommes aperçus qu’allier l’accès aux nouvelles technologies à la formation est la clef du succès du eLearning. Les gouvernements et entreprises en prennent conscience et tentent ensemble de créer de nombreux partenariats public-privé censés offrir un environnement adéquat aux TIC dans l’éducation. Des programmes permettant l’accès à de nouveaux appareils, le recyclage d’anciens, voire même une virtualisation des technologies, existent, ils permettent aux étudiants de travailler sur d’anciens appareils tout en profitant des touts derniers logiciels et services. D’autres programmes améliorent les formations par le biais de plateformes d’apprentissage en ligne ; le Rwanda et le Kenya notamment sont les chefs de fil en la matière. En vue de permettre aux étudiants d’efficacement postuler sur le marché international du travail, le président Rwandais a initié des méthodes numériques afin de permettre aux apprenants de perfectionner leurs connaissances en anglais. Plusieurs écoles rwandaises travaillent aujourd’hui avec Languagenut, une plateforme d’apprentissage dont le siège est en Grande-Bretagne. Le principal avantage de l’utilisation de Languagenut est le tout digital, et eu égard au manque de personnels enseignants dans la région, l’auto-apprentissage peut aisément se développer.
Il existe également davantage de cours de formation en ligne pour enseignants, visant à aiguiller les professeurs vers les meilleures manières d’utiliser et d’intégrer les TIC en classe, et de préparer leurs élèves au marché du travail mondial. Il est cependant évident que ces programmes en ligne ne sont efficaces qu’à la seule condition que les élèves et les enseignants disposent d’un accès permanent à l’électricité et au haut-débit. Selon une étude menée par l’UNESCO, seuls 7 % des ménages Africains sont connectés à Internet, alors que 77 % le sont en Europe. Cependant, et grâce à diverses innovations, notamment le 4Afrika TV White Spaces à énergie solaire, nous sommes sur la bonne voie pour permettre un accès au haut-débit aux collectivités locales.
Le eLearning a parcouru un long chemin en Afrique. Lors de la conférence eLearning Africa de l’an dernier, l’utilisation des TIC dans l’éducation a été classée parmi les priorités technologiques. Dans un an seulement, 25 % de la main-d’œuvre mondiale sera en Afrique ! Il est de notre devoir de préparer notre jeunesse. Le eLearning est essentiel, et les avantages à en retirer sont de double nature. Dans un premier temps, grâce à la technologie, les étudiants ont davantage accès à l’apprentissage. Dans un second temps, tandis qu’ils saisissent cette opportunité d’apprentissage, ils apprennent à maîtriser la technologie l’autorisant et acquièrent une culture numérique.
De nombreux défis sont encore à relever, les structures figées et certaines politiques entravent notamment l’adoption totale du eLearning. Il est cependant nécessaire de toujours se rappeler que le capital humain est notre plus grand atout. L’éducation est le plus gros et le plus important investissement que nous pouvons réaliser dans la lutte contre le chômage des jeunes et pour le développement d’une économie du savoir. Depuis l’inauguration de l’école dans le village de Mauta, des organisations ont collaboré en vue de fournir à l’établissement électricité, soins médicaux, aide financière et même des laboratoires de science. Et pour la première fois dans l’histoire du village, un des élèves a été admis à l’université et y étudie afin de devenir professeur ; et non pas pêcheur. Ce sont de telles histoires qui permettront au eLearning de s’imposer comme il se doit en Afrique.