Initialement programmée pour se terminer le vendredi 9 décembre, après douze jours de discussions intensives, la réunion COP17 sur le changement climatique a été prolongée jusqu’à ce que les négociateurs soient parvenus à un compromis dans la matinée de dimanche 11 décembre 2011. Les gouvernements du monde entier se réjouissent des progrès réalisés à la suite du Protocole de Kyoto, du Fonds Vert pour le Climat et des nouveaux mécanismes du marché. Toutefois, certains activistes de l’environnement, ONG et autres lobbys ont lancé l’idée que les résultats du COP17 ne sont pas dans l’intérêt de toutes les nations et que ces résolutions ne seront pas très efficaces pour réduire les émissions de carbone ou limiter la dégradation de l’environnement. La nouvelle négociation sur le climat est-elle une solution de facilité et quelle est sa signification pour le développement durable sur le continent africain ?
La 17ème Conférence des Parties (COP17) dans le cadre de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), et la 7ème session de la Conférence des Parties tenant lieu de Rencontre des Parties (CMP7) au Protocole de Kyoto se sont tenues à Durban en Afrique du Sud. Le principal résultat de ces conférences est un agrément entre les pays qui ont décidé de signer un accord universel sur le changement climatique d’ici 2015, bien que celui-ci puisse difficilement rentrer en vigueur avant 2020. Cette date nous permettra t-elle de limiter l’augmentation de la température à 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale ? Le groupe de travail « ad hoc » fondé sur la plate-forme de Durban en vue d’une amélioration des actions doit encore convenir des derniers détails pour mettre en œuvre les nouveaux objectifs fixés et, bien que le rapport final des Nations Unies ne soit pas encore disponible, il peut être intéressant de passer en revue les points forts des accords sur le changement climatique.
Soutenir l’action des pays en développement
Les résultats obtenus à travers le soutien de l’action des pays en développement seront particulièrement intéressants pour la communauté de l’eLearning. Le Secrétariat de la Conférence des Nations Unies pour le changement climatique a fait l’annonce suivante : «Les gouvernements sont convenus de constituer un registre répertoriant les actions d’atténuation du réchauffement climatique engagées par les pays en développement qui ont demandé un support financier et de les mettre en lien avec le support prodigué. Ce registre constituera une plate-forme flexible et dynamique, fondée sur le web.» Le rapport final n’est pas encore disponible à l’heure où nous publions la présente information mais cette plate-forme permettrait à ceux qui n’ont habituellement pas de place à la table des négociations de participer à la prise de décision. Ce mécanisme de prise de décision a déjà été fixé pour le Biosafety Clearing-House, une initiative du Programme des Nations Unies pour l’environnement (UNEP). Bien que chaque pays dispose d’un point focal désigné, en lien avec l’UNEP, la plate-forme permet le partage d’information et une collaboration internationale, soit la possibilité pour les personnes ordinaires de faire entendre leur voix. Cette plate-forme consacrée à la mise en œuvre d’une politique sur le changement climatique pourrait être un moyen d’établir un lien entre les parties dont les intérêts sont fortement divergents.
Kyoto revisité
Le Secrétariat des Nations Unies sur le changement climatique a annoncé le 11 décembre que la période d’engagement du Protocole de Kyoto a été étendue jusqu’au 1er janvier 2013, date convenue par 35 pays industrialisés. « Pour atteindre une plus grande clarté, les Parties au Protocole s’engageant sur la deuxième période transformeront leurs objectifs à l’échelle de l’économie en des objectifs de limitation ou de réduction quantifiée des émissions et soumettront ces objectifs pour leur passage en revue d’ici le 1er mai 2012 ». Des observateurs tels que Friends of the Earth ont déploré cette décision, faisant valoir que « Le Protocole de Kyoto est le seul cadre international existant pour les réductions d’émissions juridiquement contraignantes pour les pays industrialisés les plus riches. Ces pays sont responsables des trois quarts des émissions dans l’atmosphère alors qu’ils ne représentent que 15% de la population mondiale. La seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto n’a pas encore été formellement convenue et ne couvrirait que l’Union Européenne et un petit nombre d’autres pays développés ». La façon dont la plate-forme de Durban traite ces interprétations divergentes devra donc être surveillée de près.
Le Fonds Vert pour le Climat
Suivant la recommandation faite à l’occasion du COP16/CMP6 à Cancun (au Mexique), un ensemble d’actions devra être mis au point pour soutenir les pays les plus vulnérables aux changements climatiques. «Ceci signifie que le support urgent pour le monde en développement, en particulier pour les plus pauvres et les plus vulnérables dans l’adaptation au changement climatique, sera mis en place en temps et en heure » explique Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC). Il est certain que cette question trouve une résonance particulière chez tous ceux dont la vie dépend directement de l’agriculture de subsistance, mais aussi parmi les populations ayant une faible empreinte carbone et qui font cependant les frais du changement climatique mondial. La durabilité est le thème d’eLearning Africa 2012 et le choix de l’approche de l’eLearning pour la conservation de l’environnement sera un sujet brûlant d’actualité. Le développement durable s’étend à toutes les sphères : à savoir, les domaines culturel, économique, social et matériel et l’utilisation de l’eLearning pour constituer des communautés solides est un sujet qui doit être traité par les experts, chercheurs et praticiens des TIC lors de la plus grande conférence annuelle sur l’eLearning du continent africain. Pour plus d’informations sur la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, cliquez ici.