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Bilan de la Cinquième Table Ronde Ministérielle : Vers un financement durable de l’éducation en Afrique

Les ministres africains en charge de l’Education et des TIC ont appelé à repenser les stratégies de financement adoptées par leurs institutions d’éducation supérieure afin d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement des Nations unies d’ici à 2015. Bilan de la Cinquième Table Ronde Ministérielle sur l’éducation et le financement durable en Afrique.

Le gouvernement béninois et ICWE GmbH, en association avec la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), ont organisé la Cinquième Table Ronde Ministérielle sur l’éducation et le financement durable en Afrique dans le cadre du forum eLearning Africa 2012, qui s’est achevé récemment. Cette table ronde réunissait les ministres et ministres adjoints en charge de l’Education et des TIC du Bénin, du Cameroun, du Kenya, de Namibie, du Niger et d’Ouganda, ainsi que les représentants des ministres de l’Education du Burkina Faso et de Tanzanie, et le représentant du ministre ivoirien des Postes et des Télécommunications.

Les participants ont souligné la progression enregistrée ces quarante dernières années par le nombre de personnes d’Afrique sub-saharienne ayant eu accès à l’éducation, les élèves inscrits à l’école primaire ayant plus que quintuplé, passant de 23 à 129 millions entre 1970 et 2008. Cette progression ne reflète pas tant l’augmentation de la population que les efforts des gouvernements en faveur d’un accès à l’éducation pour tous. La hausse la plus marquée concerne le nombre d’inscrits dans l’éducation supérieure. En effet, alors que le nombre d’inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur en Afrique sub-saharienne s’élevait à 200 000 élèves il y a quarante ans, il atteignait 4,5 millions en 2008.

En dépit de ces progrès, les dépenses publiques moyennes destinées à l’éducation supérieure en Afrique sub-saharienne ont non seulement baissé, mais elles restent aujourd’hui à la traîne par rapport au reste du monde, du fait du recul des aides accordées ces dernières années par les donateurs en faveur de l’éducation en Afrique. Dans le même temps, les dépenses publiques consacrées à l’éducation de base ont été proportionnellement plus importantes que celles allouées à l’éducation supérieure. Les ministres ont centré leurs débats sur les nouvelles voies de financement de l’éducation envisageables pour répondre à une raréfaction des ressources et à une augmentation de la demande. À cet égard, ils ont mis l’accent sur le caractère indispensable d’une réduction de la dépendance vis-à-vis des donateurs pour garantir à la fois l’autosuffisance et un financement durable. Les ministres ont souligné que les institutions publiques d’éducation génèrent désormais près de 30% en moyenne de leurs propres revenus.

L’Ouganda figure parmi les pays ayant adopté une politique de droits de scolarité à deux vitesses. Ce système ouvre gratuitement (ou contre des droits d’inscription extrêmement modiques) un nombre déterminé de places à l’université en se fondant sur la qualité des résultats scolaires, le niveau de revenus ou la discrimination positive, tandis que d’autres places sont accessibles moyennant le paiement des frais de scolarité communs. De la même façon, dans quelques pays francophones tels que le Bénin, les universités publiques ont choisi d’imposer des frais de scolarité pour certains programmes professionnels ou d’excellence. Les ministres ont également noté une augmentation du nombre des institutions privées d’éducation supérieure.

La Table Ronde Ministérielle a accordé une attention toute particulière à la valeur ajoutée que peuvent apporter les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour garantir un accès plus abordable à l’éducation de base et à l’éducation supérieure. Le fait que 51 pays africains aient adopté une forme ou une autre de politique d’utilisation des TIC dans l’éducation crée incontestablement un environnement favorable aux investissements en faveur d’une éducation de qualité basée sur ces technologies. Sur ce point, les ministres ont notamment relevé le potentiel qu’offrent les technologies mobiles pour garantir l’efficacité de la fourniture et de la gestion de l’éducation.

Les membres de la table ronde ont suggéré plusieurs recommandations, en reconnaissant tout spécialement les limites de la privatisation en tant que solution et en encourageant dans le même temps des partenariats avec le secteur privé national et international, particulièrement dans le secteur bancaire. La Table Ronde Ministérielle a également émis le souhait que les ressources de la diaspora africaine soient consacrées à des investissements en faveur de l’éducation sur le continent, que les importations de produits TIC pour l’éducation ne soient pas taxées et que les opportunités offertes par les nouvelles technologies, telles que les cours en ligne ouverts à tous, soient renforcées.

En conclusion, les participants à la Table Ronde Ministérielle se sont engagés à dresser un bilan des évolutions positives intervenues d’ici à la prochaine table ronde qui se tiendra dans le cadre de la conférence eLearning Africa 2013 à Windhoek, en Namibie.

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