Aujourd’hui, le monde entier est très optimiste au sujet de l’Afrique : un magazine respecté, qui a qualifié, il y a dix ans, l’Afrique de continent sans espoir, reconnaît maintenant qu’elle est en plein essor. La dynamique de croissance de l’Afrique subsaharienne s’est maintenue au cours des deux décennies écoulées et les perspectives d’avenir sont prometteuses. Malgré les progrès remarquables accomplis dans la réforme de l’environnement politique, il semble que de nombreux pays africains n’atteindront pas les objectifs du Millénaire pour le développement. Cette situation est en partie imputable à la faible capacité des secteurs public et privé du continent, qui est considérée comme un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de lutte contre la pauvreté. Une évidence s’impose : quels que soient les montants qui seront mobilisés en faveur du développement de l’Afrique, les résultats resteront limités ou modestes, tant que les pays ne disposeront pas des compétences et des capacités organisationnelles et institutionnelles nécessaires pour absorber et utiliser efficacement ces ressources.
by Foster Ofosu, Spécialiste de la formation à distance et en ligne – Banque africaine de développement
Le paysage de l’enseignement, de la formation et du perfectionnement des compétences en Afrique a profondément changé au cours des 50 dernières années. Des progrès remarquables ont été accomplis en matière d’élargissement de l’accès à l’éducation et à la formation, bien que les avis divergent toujours sur le fait de savoir si la qualité et la pertinence ont évolué de pair avec l’accès. Malgré les succès enregistrés, l’Afrique reste le continent où le taux d’accès à l’éducation et à la formation demeure le plus faible, comparé aux autres régions.
L’Afrique dispose actuellement de technologies de l’information et de la communication (TIC) qui lui permettent de brûler les étapes de la trajectoire de développement classique en adoptant les technologies et les méthodes appropriées pour élaborer et proposer des thèmes répondant aux besoins du continent. La révolution des TIC en Afrique se traduit par une amélioration rapide de la connectivité sur l’ensemble du continent et par des retombées positives pour les activités de renforcement des capacités. Le taux de pénétration de l’Internet à haut débit a augmenté rapidement, passant de 0,1 % de la population en 2000 à environ 7 % en 2010. L’on s’attend à ce que ce taux augmente de façon spectaculaire pour atteindre 99 % à l’horizon 2060. En outre, la téléphonie mobile a pénétré toutes les régions de l’Afrique et elle est de ce fait le continent où le nombre d’abonnements au réseau augmente le plus rapidement dans le monde.
Consciente de cette tendance, la Stratégie décennale pour la période 2013-2022, récemment approuvée par la Banque africaine de développement (BAD), reconnaît l’important effet de levier des études appropriées et des connaissances générées par les institutions régionales et sous-régionales. La BAD a pour principale mission de financer le développement, mais nous reconnaissons également que la réalisation de son objectif ultime, qui est la réduction de la pauvreté et le développement durable en Afrique, dépend essentiellement de notre connaissance approfondie des enjeux de développement du continent et de chaque pays membre régional.
Les objectifs de renforcement des capacités inscrits dans la stratégie éponyme pour la période 2010-2014 sont les suivants :
- Améliorer l’efficacité du développement des opérations financées par la Banque ;
- Renforcer la capacité des pays membres régionaux à mener des concertations politiques sur les questions clés de développement ; et
- renforcer les capacités internes de la Banque.
Pour atteindre les objectifs opérationnels de la BAD et contribuer à la création en Afrique d’un environnement fondé sur le savoir, l’institution a lancé une initiative d’apprentissage en ligne visant à accroître l’étendue, la portée et la pertinence de ses activités de formation au service du développement. Nous sommes convaincus que la mise en service d’une plateforme efficace d’apprentissage en ligne, son accès et son contenu, rendraient la formation accessible à un public plus large. Le portail e-Institute est un espace virtuel du savoir et d’apprentissage, qui sert à la diffusion des connaissances. Ce portail a été créé d’une part, pour gérer la diffusion des connaissances de la BAD grâce à la formation à distance et en ligne et, d’autre part, pour créer une culture de formation continue par le biais d’une communauté de pratique et d’un échange régulier de connaissances.
Le paysage du renforcement des capacités évolue lentement. Les technologies se développent et sont disponibles en Afrique ; la BAD travaille continuellement avec d’autres acteurs dans ce domaine en Afrique et ailleurs, et les populations africaines acceptent de nouvelles approches en matière de formation et d’apprentissage. Cette dynamique est nécessaire pour élaborer une approche plus harmonisée qui permettra aux populations, aux technologies et au contenu de passer à la vitesse supérieure en matière de renforcement des capacités.
