Sur le terrain

L’éducation au sein des camps de réfugiés


Downtown_DadaabLes TIC sont devenues un outil essentiel pour le travail d’aide humanitaire et leur rôle dans le domaine de l’éducation comme dans celui de la santé est indispensable en Afrique subsaharienne; plus particulièrement dans le cadre de l’enseignement à de grands groupes de jeunes réfugiés issus de milieux divers et avec des niveaux d’éducation de base et d’alphabétisation variés semble cruciale. Le service Actualités d’eLearning Africa a observé la manière dont les TIC sont employées dans le plus vaste camp de réfugiés du monde pour dispenser aux jeunes réfugiés une éducation personnalisée et leur offrir ainsi un avenir plus radieux.

 

Le plus grand camp de réfugiés au monde se situe à Dadaab, au nord-est du Kenya, à 100 km de la frontière somalienne ; plus de 500 000 réfugiés vivent ici, la plupart d’entre eux déplacés en raison de la guerre civile qui se déroule dans le sud de la Somalie. Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a œuvré pour procurer non seulement de la nourriture et des soins de santé aux résidents du camp, mais également des opportunités pédagogiques pour ses 80 000 jeunes. Pour y parvenir, il a intégré des technologies fonctionnant à l’énergie solaire afin de favoriser l’intégration des TIC dans les 39 écoles primaires et secondaires ainsi que dans les 4 centres de formation professionnelle du camp.

Les difficultés posées par l’éducation d’une population aussi large et variée en faisant usage d’outils pédagogiques traditionnels résident dans la barrière linguistique, l’illettrisme et le taux élevé d’abandon constaté dans le camp. L’absence des infrastructures, du matériel et des professeurs qualifiés nécessaires complique encore davantage la tâche. C’est là que les TIC font la différence : l’utilisation d’ordinateurs et de dispositifs portables a permis aux jeunes de recevoir un enseignement de qualité dans un environnement sûr et sécurisé, en prenant part à des programmes d’eLearning qui peuvent être adaptés aux besoins de chaque étudiant.

 

La communauté étroitement liée du camp a joué un rôle prépondérant dans la conception, la durabilité et le succès du projet, grâce à la participation des professeurs, étudiants et parents à chaque étape de sa création. En outre, chaque école était chargée d’élaborer des solutions aux défis liés à la sécurité et à l’entretien des ordinateurs et devait également se procurer des fonds supplémentaires pour assurer la pérennité du projet. Erin Hayba, associée aux services communautaires à l’UNHCR et l’une des oratrices de la prochaine conférence eLearning Africa en Namibie, est impliquée dans le projet depuis de nombreuses années. Elle explique la situation ainsi :

 

« Lorsqu’on travaille avec des communautés, surtout dans un camp de réfugiés, j’estime qu’il est crucial d’intégrer divers membres de la communauté dans chaque aspect d’un projet, de la planification à la mise en pratique et au-delà. Les réfugiés du camp Dadaab avaient exprimé le besoin et l’envie d’avoir un accès accru et une meilleure formation dans le domaine de la technologie. Inclure les membres de la communauté dès le début a non seulement contribué à concevoir une ébauche de projet qui répond aux besoins de la communauté elle-même, mais a également suscité parmi ses membres un sentiment d’appartenance, ce qui favorisera la longévité du projet. De plus, ce procédé a participé au développement des capacités de ces intervenants, leur permettant d’examiner et de mettre au point des solutions pour relever les défis auxquels ils font face. »

 

« Ce projet particulier, sur lequel j’ai travaillé et qui consistait à amener des ordinateurs, Internet et l’énergie solaire dans les écoles, a amorcé une nouvelle tendance à l’innovation parmi les réfugiés et les ONG partenaires. Initier le changement et l’innovation induit parfois de multiples difficultés et nécessite de franchir un grand nombre d’obstacles, dont le fait de devoir convaincre les plus pessimistes. Pour ma part, l’innovation est possible lorsque les gens se rassemblent autour de diverses perspectives, expériences et connaissances pour faire face à un challenge et trouver un moyen de le résoudre. Dès qu’une solution s’avère viable et que les gens assistent à des résultats positifs, cela ouvre la voie à davantage d’innovations. »

 

Les acteurs impliqués dans le projet ont été amenés à collaborer afin de découvrir de nouvelles applications innovantes pour les TIC dans l’éducation, plus spécialement au sein de l’environnement difficile et instable du travail humanitaire. Et le fait d’encourager les écoles et communautés à prendre part à la conception et la mise en œuvre, ainsi qu’à s’investir dans leur propre apprentissage, a pour résultat de voir éclore des solutions plus durables et adaptées. Cela a engendré une vague de réflexions novatrices au sein d’organisations centrées sur l’école et l’enseignement. Par la suite, une fondation composée d’étudiants, de professeurs et de membres de la communauté possédant de solides connaissances des TIC dans l’éducation a vu le jour, établissant une plate-forme sur laquelle l’eLearning peut croître et prospérer.

 

Erin Hayba est l’une des oratrices principales de la conférence eLearning Africa 2013 en Namibie. Pour obtenir davantage d’informations sur le programme TIC de l’UNHCR, suivez ce lien. Vous pouvez vous inscrire à l’événement ici.

 

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