Qu’elles collectent les données sur les maladies, surveillent les tendances médicales, luttent contre la désinformation ou facilitent la coopération entre les centres médicaux, les initiatives africaines d’eSanté ouvrent la voie à une amélioration des niveaux de vie et de santé sur le continent. Grâce à eLearning Africa 2013 qui souhaite soumettre l’eSanté à un examen détaillé, le Service Actualités a examiné plusieurs projets prometteurs dans le secteur de la santé africain.
L’eSanté s’aligne peu à peu sur les besoins régionaux de l’Afrique en s’attaquant aux problèmes locaux liés à la rareté des centres médicaux dans les zones rurales. Il existe néanmoins une incertitude quant à savoir si le modèle actuel d’eSanté sera aussi efficace à une échelle plus élevée. Une récente étude révélait en effet que les principaux défis de l’eSanté étaient :
« La complexité à assurer l’interopérabilité et l’intégration des systèmes d’information ainsi que la confidentialité des renseignements … [et à trouver] un financement pérenne indispensable pour utiliser à grande échelle la technologie mobile dans des milieux aux ressources limitées. » (1)
Néanmoins, il est clair que le besoin en eSanté est urgent comme le rappelle le second rapport concernant l’efficacité de ces initiatives mobiles :
« Beaucoup de ces maladies mortelles sont relativement simples à traiter, prévenir ou endiguer … Pour les patients atteints du VIH, de simples rappels hebdomadaires reçoivent toujours un accueil plus favorable de la part patients.» (2)
De plus, le rapport soulignait que les rappels par SMS envoyés aux centres de santé afin d’évaluer le niveau des stocks avaient montré des résultats positifs en réduisant en effet le risque de paludisme, de tuberculose ainsi que la pénurie de médicaments anti-VIH.
En effet, les projets faisant appel à la téléphonie mobile tels que m4RH, eMOCHA et Text to Change firent l’objet de critiques positives et ceux en raison de leur forte marge de progression.
Mobile for reproductive health (m4RH) est un outil low-cost de partage d’informations qui donne accès à une somme importante de renseignements relatifs à la contraception et à la santé génésique via un service de messagerie texte. Le système m4RH fournit également des données sur les prestataires de services afin que les usagers puissent trouver plus facilement la clinique des environs qui leur livrera informations et services dont ils ont besoin.
L’electronic Mobile Open-source Comprehensive Health Application (eMOCHA) est une application pour Smartphone créée pour soutenir les programmes de santé dans les pays aux moyens limités mais aussi afin d’optimiser la communication et la pédagogie des fournisseurs ainsi que les soins aux patients. Disponible depuis 2010 et actuellement en cours d’utilisation par le gouvernement ougandais, eMOCHA inclut la vidéo, la photo, les quizz sur écran tactile, le GPS et les SMS pour recueillir et analyser un grand nombre de données sanitaires.
Text to Change, comme eMOCHA, est une plateforme rassemblant données et informations liées à la santé. Cette dernière aborde néanmoins la problématique dans une optique résolument low-tech – le Smartphone n’est pas nécessaire – interactive et souvent à travers des quizz par SMS, des programmes de rappel personnalisés et un processus d’auto-évaluation.
Text to Change questionne en outre, et avec un certain succès, les utilisateurs sur leurs connaissances en médecine générale, livre des informations sur les cliniques locales et oriente ces mêmes personnes vers des moyens de prévention et de traitement.
Cet outil est actif depuis la fin 2008 et a publié, à ce jour, plus de 8 400 000 de SMS contenant des informations vitales sur le VIH/ SIDA, la santé maternelle et la nutrition.
Alors que les solutions mSanté gagnent du terrain, les projets de crowdsourcing se révèlent être de puissants outils de diagnostic des cas complexes. Des projets tels que MEDTING permettent aux personnels de santé du monde entier de partager des informations sur les tendances sanitaires et de faire appel au crowdsourcing en matière de conseils pour un diagnostic ou une expertise. À une plus petite échelle, la télémédecine et le partage d’informations entre les centres médicaux africains sont plébiscités par les personnels de santé dans les communautés rurales éloignées où les spécialistes ne sont guère implantés.
D’autres programmes d’eSanté comme eLearning@ttcih luttent contre l’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les systèmes de santé à savoir la pénurie du personnel. eLearning@ttcih, collaboration entre la Novartis Foundation for Sustainable Development (NFSD), le Swiss Tropical and Public Health Institute et le Tanzanian Training Center for International Health, agit comme une plateforme d’eLearning veillant à la qualité de l’éducation et de la formation médicales; à ce titre, d’ailleurs, elle favoriser la croisssance du nombre d’agents de santé en Tanzanie.
L’efficacité et la bonne mise en place des initiatives d’eSanté seront examinées par des experts et de des praticiens lors d’eLearning Africa 2013. Si vous souhaitez obtenir davantage d’informations, rendez-vous sur www.elearning-africa.com.
1 http://www.gsma.com/connectedliving/wp-content/uploads/2013/02/GSMA-Connected-Life-PwC_Feb-2013.pdf
2 http://www.biomedcentral.com/1472-6947/12/123/