Goodluck est un agriculteur progressiste de 35 ans. Il commence sa journée tôt, en consultant sur son smartphone les dernières nouvelles sur la météo, les cultures qu’il pratique et les politiques qui peuvent concerner son entreprise et la coopérative dont il fait partie.
Alors qu’il s’apprête à se mettre au travail, il se rappelle qu’il comptait chercher des informations sur un nouvel organisme nuisible dont il a entendu parler la veille à la radio. Plus tard dans la journée, il se connectera avec son fournisseur d’intrants, Kahilu, afin de discuter de solutions possibles. Il lui envoie rapidement un SMS pour confirmer leur réunion. Convaincu que deux opinions valent mieux qu’une, il se dit qu’il doit également contacter la ligne d’assistance téléphonique aux agriculteurs.
Après avoir brièvement passé en revue ses vaches sur un support numérique et envoyé les données au système national de surveillance des maladies, il consulte les prix des matières premières sur le marché voisin avant de se connecter à Facebook pour voir s’il y a du nouveau du côté de la fédération des agriculteurs qui représente ses intérêts dans la région.
La responsable de la communication et des médias sociaux de la fédération, Emily, vient de publier une note sur Facebook promouvant la vidéo qu’elle a publiée hier après-midi sur YouTube. Elle vérifie à présent le nombre de consultations de la vidéo et l’origine des visiteurs. La réaction est déjà plutôt positive, constate-t-elle avec un sourire. Sa priorité consiste à communiquer le message de la fédération des agriculteurs aux décideurs politiques en temps et en heure afin de les influencer. Elle sait qu’une communication efficace est essentielle afin d’atteindre cet objectif. Elle est membre de dgroups.org et de diverses listes de discussion en ligne et portails de gestion des connaissances, où elle publie le message de la fédération avec toutes les précautions nécessaires. Afin de garantir une visibilité maximale pour la vidéo, elle s’est empressée d’en faire un signet sur Delicious et StumbleUpon. Elle a également envoyé une série de tweets (dont bon nombre ont été retweetés) et s’est assurée d’y insérer des liens vers des sources d’informations trouvées sur le portail ouvert AgResearch.
C’est ça, l’Afrique moderne. Les technologies de l’information et de la communication (TIC), les médias sociaux, le web 2.0 et les applications mobiles bouleversent notre manière de travailler, d’interagir, de penser et d’organiser nos vies où que nous soyons et quelle que soit notre profession. Le secteur africain des télécommunications, par exemple, connaît une croissance plus rapide que n’importe quel autre dans le monde. Les appareils mobiles transforment le paysage de la communication. La révolution digitale modifie rapidement notre façon de créer, de gérer, de partager et de publier des informations, ainsi que notre manière de créer des liens, de collaborer, de communiquer et de partager des ressources. Cette évolution est due au meilleur accès aux réseaux de données et à l’internet, à l’innovation constante, à l’utilisation aisée des dispositifs et à la diminution des coûts, qui facilite l’accès des masses à ces technologies.
Les médias sociaux sont des technologies Web et mobiles qui assurent un dialogue interactif et une communication multimédia riche. Ils ont ouvert la voie à des changements substantiels et profonds dans la communication entre organisations, communautés et individus. Les individus sont devenus tant des producteurs que des consommateurs de connaissances. Celles-ci proviennent de la population, et pas seulement des experts. Les données statistiques ont été réinventées avec l’apparition de la visualisation instantanée et de l’infographie, qui permettent de visualiser les questions de manière plus attractive. Les groupes d’agriculteurs se rassemblent et partagent leurs problèmes, leurs intérêts et leurs aspirations. Ils collaborent en ligne pour générer des cartes thématiques et des applications en ligne pouvant être utilisées pour le suivi d’événements, de la propagation des parasites agricoles ou encore des prix des marchandises.
On ne peut échapper à ce nouveau monde digital. iCow [http://www.icow.co.ke], M-Farm [http://mfarm.co.ke], Esoko [http://www.esoko.com] et bien d’autres initiatives couronnées de succès montrent que les entrepreneurs ruraux ne peuvent se permettre de rater les occasions offertes par la révolution digitale. De même, tout gouvernement qui a vocation à garantir la sécurité alimentaire et à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement doit pouvoir s’informer des dernières idées et politiques, au moins pour rester au diapason des agriculteurs ! Par ailleurs, si nous voulons garantir une alimentation suffisante pour les 8,3 milliards de personnes estimées en 2030, ce n’est pas seulement la production agricole qui a besoin de nouvelles technologies révolutionnaires, mais ce sont l’ensemble des chaînes de valeur agricoles.
Du 4 au 8 novembre 2013, rejoignez-nous à Kigali, au Rwanda, pour aborder l’avenir des TIC pour l’agriculture lors de la conférence internationale « ICT4AG ».
Faites entendre votre voix afin de mettre en place des environnements dynamiques et propices aux TIC pour l’agriculture. Participez au débat, sur des questions telles que les TIC et les chaînes de valeur, l’action politique et le développement de politiques, ainsi que l’évaluation de l’impact des TIC.
Lors de cet événement à ne pas manquer réunissant des experts en TIC de tous les horizons, vous aurez l’occasion de découvrir les dernières innovations, de vous familiariser avec les technologies de pointe et de partager des expériences passionnantes.
Établissez vos réseaux parmi des représentants des secteurs privé et public, de la société civile, du monde agricole et des organisations de collectivités, des professionnels du développement, des entrepreneurs, des opérateurs de télécommunication, des innovateurs, des spécialistes de l’information, des intermédiaires technologiques, des décideurs politiques et des universitaires issus du monde entier.
ICT4AG est co-organisée par le CTA et le Ministère rwandais de l’Agriculture et des Ressources Animales (MINAGRI).