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Nairobi en libre accès

Open access nairobiLe mouvement pour le libre accès semble gagner du terrain : l’Université de Nairobi, la plus ancienne et la plus grande du Kenya, a adopté en décembre 2012 une politique de libre accès. La nécessité d’une telle évolution avait été fortement soulignée par les chercheurs, à qui une politique de libre accès offrirait une opportunité et une plateforme pour la promotion de leurs travaux universitaires, tout en accroissant la visibilité et l’impact de leurs recherches grâce à un archivage public de tous les contenus académiques.  Quels sont donc les autres avantages de cette politique de libre accès pour l’université, et pourquoi est-elle si importante ?

Par Matthew Labrooy

Le mouvement pour l’accès libre est une réaction aux revues scientifiques et académiques traditionnelles qui ont recours à des systèmes de péages et de restriction coûteux. Aujourd’hui, certaines institutions parmi les plus prestigieuses ont commencé à mettre en place des politiques de libre accès, notamment les universités de Stanford et Harvard. Toutefois, le mouvement vers l’accès libre commence tout juste à prendre son essor en Afrique.

L’Université de Nairobi, qui compte 61 000 étudiants, 1500 enseignants et 3400 salariés non enseignants, n’est pas la première université de la région à mettre en place une politique de libre accès. La Strathmore University a adopté une telle politique dès 2011, tout comme le Sénat de la Jomo Kenyatta University of Agriculture and Technology’s (JKUAT) en avril 2012.

Le projet « Knowledge without boundaries: advocacy campaign in Kenya for OA and institutional repositories » (Connaissances sans frontières : campagne de promotion du libre accès et des archives institutionnelles au Kenya), financé par l’EIFL et visant à promouvoir les initiatives de libre accès dans la région, sera un facteur clé de l’expansion du mouvement pour le libre accès au Kenya. Iryna Kuchma, de l’EIFL, explique que pour atteindre cet objectif, l’organisation a soutenu et promu les initiatives de libre accès auprès de « nombreux acteurs : décideurs politiques et instituts de recherche publics, personnel universitaire et chercheurs, étudiants, éditeurs de revues scientifiques et bibliothécaires, afin d’améliorer l’accès aux travaux universitaires. »

L’adoption d’une politique de libre accès par l’Université n’a pas été une décision prise à la légère. L’Université a consulté son personnel et recherché des avis extérieurs pour s’assurer que cette politique répondait bien aux besoins de l’Université et qu’elle pouvait être mise en œuvre avec succès. Différents ateliers ont été organisés par l’Université en préalable à l’introduction de la politique de libre accès, et le 30 août, le Conseil de direction de l’Université de Nairobi participait à un atelier d’une journée sur le libre accès et les archives institutionnelles.

Cet atelier avait pour but de sensibiliser aux initiatives de libre accès et d’expliquer comment le libre accès pouvait maximiser la visibilité des publications scientifiques et améliorer la qualité, l’impact et l’influence des recherches conduites par l’Université. Les animateurs de l’atelier ont également illustré le rôle du libre accès dans la réduction des pratiques de plagiat. L’atelier a été suivi par des chefs d’établissement, des directeurs de faculté, des décideurs et des administrateurs universitaires de Nairobi et d’ailleurs.

De nombreux acteurs de la mise en œuvre de la politique de libre accès ont également pris part à différents projets locaux centrés sur l’incitation au partage des recherches et la diffusion des résultats à un public plus large. En tant que chercheurs, ils estimaient que le caractère ouvert du modèle de publication était important pour le développement des connaissances humaines, et que toute autre méthode était à la fois inefficace et incompatible avec les principes de base de la communication scientifique ouverte. Ils accordaient également une grande importance à ce que la publication de leurs travaux académiques atteigne un public aussi vaste que possible, sans restriction d’accès à ces travaux.

Pour lire le texte complet de la politique de libre accès (en anglais), cliquez ici.

Pour en savoir plus :

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