Coopération est le mot en vogue qui circule actuellement dans les couloirs du Forum Africain des Autorités de Régulation de l’Enseignement (AFTRA). Petit dernier dans le domaine de l’éducation, AFTRA s’est fixé pour mission de promouvoir des standards dans l’éducation sur l’ensemble du continent Africain et de faciliter une meilleure coopération. Quelles sont les motivations derrière cette vocation ?
Avec le soutien de l’UNESCO en octobre 2010, le Conseil d’Enregistrement des Enseignants du Nigéria (TRCN), le Conseil sud-Africain des Educateurs et le Forum International des Autorités de Régulation de l’Enseignement (IFTRA) se sont retrouvés lors d’une table ronde pour discuter ensemble des différents problèmes rencontrés lors de l’établissement de standards internationaux dans les professions de l’enseignement. Ce sont ces délibérations qui ont conduit à la création d’AFTRA.
Steve Nwokeocha, le directeur des opérations du TRCN, explique que le travail réalisé par AFTRA était depuis longtemps attendu.
« Jusqu’ici, les régulations touchant aux différents conseils pédagogiques africains manquaient de cohérence et la coopération entre chercheurs était insuffisante. Et c’est justement là qu’AFTRA entre en jeu. Nous sommes certes une jeune organisation, mais nous bâtissons déjà la synergie nécessaire à l’établissement de références globales solides auxquelles doivent souscrire les enseignants afin d’exercer en tant que professionnels »
La 1ère Conférence annuelle AFTRA sur l’Enseignement et l’Apprentissage en Afrique se tiendra à Cotonou, au Bénin, dans le cadre de la Conférence eLearning Africa 2012. Nwokeocha nous explique ce choix : « Nous avons choisi d’organiser AFTRA à la même date du fait que la Conférence eLearning Africa est la plus grande réunion d’intellectuels Africains. Elle attire nombre d’éducateurs qui font face aux mêmes enjeux que nous, en tant que professionnels de l’éducation. Les opportunités de coopération sont donc vastes ». Etablir un guide de bonnes pratiques voué à l’éducation soutenue par les TIC est un sujet qu’AFTRA se doit d’aborder. Mais, eu égard aux différences entre les infrastructures des pays membres et aux facilités d’adaptation diverses, cette entreprise est-elle vraiment réalisable ? Nwokeoch reconnaît effectivement la hauteur du défi : « Au Nigéria, nous avons déclaré 2006, année des TIC, et avons fait des efforts considérables pour former les enseignants aux TIC. Pour cela il fallut supporter l’ensemble des coûts de transports, de nourriture et d’hébergement des enseignants en formation, dépenses très coûteuses et qui n’ont pu être couvertes que grâce au soutien de la Banque Mondiale, l’UNESCO et l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) ». Une solution plus viable serait de facturer l’inscription des enseignants, un point essentiel dans l’optique d’élever l’enseignement aux standards professionnels souhaités. « Jusqu’à présent, au Nigéria, les enseignants sont simplement diplômés d’établissements sans nécessairement être rattachés à une université. Nous espérons désormais qu’ils obtiendront une formation universitaire afin de renforcer les compétences de ceux qui seront en charge de l’éducation de la nation »
Les standards et pratiques en vigueur en Afrique devront éventuellement être harmonisés ; il n’est ainsi pas étonnant que les premiers pas d’AFTRA dans la collaboration continentale aient été accueillis avec un optimisme mesuré dans la plupart des régions africaines. Sans citer de noms, Nwokeoch note toutefois que « les pays réticents à l’idée de rejoindre AFTRA n’ont habituellement pas d’autorités de régulation mises en place. Cependant, l’apathie ambiante disparaîtra très probablement dès lors qu’AFTRA aura intensifié son dialogue avec les ministres de l’éducation de l’ensemble du continent Africain. Il nous faut bien un point de départ, et nous commençons ainsi ! »
La 1ère Conférence annuelle AFTRA sur l’Enseignement et l’Apprentissage en Afrique se tiendra le mercredi 23 mai à Cotonou, au Bénin, dans le cadre de la Conférence eLearning Africa 2012.