Aperçus de la conférence

Interview avec S.E. Dr. Elham Mahmood Ahmed Ibrahim

eec2013_elham_mahmood_ahmed_ibrahimCommissaire de l’Union africaine chargée des infrastructures et de l’énergie, S.E. Dr. Ibrahim a occupé des potes universitaires et dans le secteur de la production des énergies électriques. Nous avons saisi l’opportunité pour discuter avec elle d’infrastructures, des énergies renouvelables et du futur des TICs en Afrique avant qu’elle intervienne dans quelques jours à eLearning Africa 2016. 

eLearning Africa : Quel impact l’amélioration des infrastructures de TIC a-t-elle sur l’éducation ?

S.E. Dr. Ibrahim : Les décideurs politiques sont généralement d’accord pour dire que l’accès aux technologies de l’information et de la communication dans l’éducation aide les individus à être plus compétitifs dans l’économie mondiale en créant une main-d’œuvre qualifiée et en facilitant la mobilité sociale. Ils insistent sur le fait que les TIC dans l’éducation ont un effet multiplicateur sur l’ensemble du système éducatif en améliorant l’apprentissage et en offrant aux étudiants de nouvelles compétences ; en réussissant à toucher les étudiants dont l’accès est limité ou inexistant (particulièrement ceux des régions rurales et isolées) ; en facilitant et en améliorant la formation des enseignants ; et en minimisant les coûts associés à l’enseignement traditionnel.

eLearning Africa : est-il possible de développer les infrastructures de TIC sans développer le secteur énergétique ?

S.E. Dr. Ibrahim : Non, c’est impossible. L’importance de l’accès à l’électricité pour le développement humain est étayée par de nombreuses études de cas et études économétriques transnationales et transrégionales. Il a été prouvé que le développement des infrastructures électriques et la connectivité qui en résulte sont un facteur essentiel du développement des TIC.

eLearning Africa : L’avenir des TIC africaines dépend-t-il du développement des réseaux traditionnels ou de l’utilisation de technologies innovantes ?

S.E. Dr. Ibrahim : Les deux sont nécessaires. Le développement des réseaux traditionnels est indispensable pour pouvoir couvrir tous les secteurs, mais nous devons également accompagner la société industrielle qui est entrée dans une ère d’innovation technologique avancée qui a un impact sur la manière dont les pays développés gèrent leurs entreprises, leurs institutions et leurs vies. Un des secteurs dans lesquels ces avancées technologiques influencent le plus la vie des populations est celui des technologies de l’information et des télécommunications, d’où l’affirmation que nous nous trouvons au cœur d’une « révolution numérique » qui nous conduit tout droit vers une « société de l’information ».

eLearning Africa : quelle sera l’importance des énergies renouvelables pour l’avenir de l’Afrique ?

S.E. Dr. Ibrahim : Les énergies renouvelables sont un choix naturel pour l’Afrique étant donné les nombreuses sources d’énergie renouvelable dont le continent dispose. La Sun Belt (ceinture du soleil) couvre la majeure partie du continent, qui est aussi intégralement bordé par des océans et des mers, et plus de 80 % des participants à une enquête ont cité les ressources éoliennes et solaires de l’Afrique comme un facteur important du déploiement des énergies renouvelables. Les énergies renouvelables sont également très attractives pour l’Afrique, car il est relativement rapide et bon marché de les déployer à petite échelle dans des régions isolées, ce qui n’est pas le cas des énergies fossiles ou de l’élargissement des réseaux.

eLearning Africa : quelle est l’importance de la coopération entre les pays africains pour le développement des infrastructures ? 

S.E. Dr. Ibrahim : Une étude portant sur les expériences existantes de partage d’infrastructures a montré qu’en partageant des infrastructures, les pays en développement pourraient économiser des milliards tout en accélérant l’accès universel au haut débit.

Ces économies peuvent provenir du partage d’infrastructures de télécommunication (gaines, fibres, pylônes, etc.), mais aussi d’autres infrastructures du service public telles que les routes, les réseaux d’électricité, les canalisations de combustible et les voies ferrées.

Le Programme pour le développement d’infrastructures en Afrique (PDIA) offre un cadre commun aux parties prenantes africaines pour la construction des infrastructures nécessaires à la mise en place de réseaux de transport, d’énergie, de TIC et d’eau mieux intégrés, dans le but de stimuler le commerce, de favoriser la croissance et de créer des emplois. Le PDIA permettra aux pays d’en être les principaux bénéficiaires, pour qu’ils puissent ensuite satisfaire à la demande prévue de services d’infrastructure, mais aussi renforcer leur compétitivité en :

  • Améliorant les rendements
  • Accélérant la croissance
  • Facilitant l’intégration dans l’économie mondiale
  • Améliorant les niveaux de vie
  • Libérant le commerce intra-africain

eLearning Africa : quels résultats espérez-vous obtenir dans le cadre de vos fonctions à l’Union africaine ?

S.E. Dr. Ibrahim : Je travaille pour l’Union africaine depuis 8 ans. Notre équipe du service des infrastructures et de l’énergie travaille très dur pour élaborer et mettre en œuvre des politiques et des programmes visant à concrétiser la vision de l’UA : « bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens et constituant une force dynamique sur la scène mondiale ». Dans le secteur des TIC, nos objectifs sont les suivants :

  • Offrir aux citoyens africains un accès abordable au haut débit ;
  • Promouvoir l’Agenda numérique en Afrique en transformant les secteurs du développement socio-économique ;
  • Mettre en place des infrastructures intégrées, efficaces et abordables.

Ne ratez pas l’intervention de S.E. Dr. Elham Mahmood Ahmed Ibrahim lors de la séance plénière d’ouverture d’eLearning Africa 2016 le 24 mai.

 

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