Imaginez que vous êtes un jeune entrepreneur d’Afrique orientale, que vous avez une idée géniale pour une start-up, mais que vous ne savez pas comment la mettre en œuvre. Une petite formation pourrait vous aider et être bien plus efficace associée à un prêt ou à une subvention. Vous vivez près du mont Kenya, à 150 kilomètres au Nord-Est de Nairobi, et vous ne pouvez pas vous permettre un déplacement. C’est là que votre fidèle téléphone portable se révèle très utile. Utilisés pour apprendre et indépendants du temps et de l’espace, ces appareils offrent une solution radicale.
Plus de 70 % des téléphones portables se trouvent dans les pays en développement. Parmi ceux-ci, seuls 2 % sont des smartphones. Les utilisateurs dépendent essentiellement des téléphones de base, ce qui correspond à 90 % des 650 millions d’appareils mobiles africains.
Les entrepreneurs d’Afrique lancent toutes sortes de coentreprises dans un contexte émergent d’innovation allant de l’e-commerce aux technologies de la santé mobile et au contenu éducatif en ligne. Pour aider les formateurs à intégrer l’apprentissage mobile dans leur enseignement, le Centre international de formation (l’organe formation de l’Organisation Internationale du Travail) a développé une boîte à outils d’apprentissage mobile dans le cadre de programmes d’entreprenariat pour les jeunes au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda. Cette boîte à outils renferme 16 méthodes d’apprentissage mobiles réparties en quatre catégories : présentation du contenu, distribution des tâches, feedbacks et soutien aux participants de la formation.
La connectivité Internet en Afrique peut être irrégulière. Les utilisateurs peuvent également se trouver sans électricité pendant plusieurs jours. Pour contourner ces problèmes, la boîte à outils ne nécessite que des dispositifs d’entrée de gamme et est accessible via une carte de visite USB. Ainsi, l’expérience d’apprentissage va au-delà de l’idée d’atelier traditionnel et repose principalement sur une communication peu coûteuse basée sur les SMS comme les rappels des prochains événements, l’actualisation du contenu d’apprentissage et l’envoi de bulletins d’information correspondants.
Les formateurs peuvent être plus efficacement en contact avec leurs stagiaires et présenter du contenu, distribuer des tâches, obtenir des feedbacks et soutenir les participants de la formation. Ces derniers utilisent des balises et des mots de recherche pour trouver des méthodes.
« Le défi ici réside dans le fait que l’organisation de la formation est coûteuse ; notamment si vous voulez toucher un grand groupe de futurs jeunes entrepreneurs, » déclare Tom Wambeke, responsable en chef du programme à l’unité DELTA du CIF-OIT et l’une des personnes chargées du projet.
Un forum en ligne a été créé où les supports sont accessibles à tout moment et en tout lieu. Les participants peuvent interagir et partager leurs connaissances et leurs expériences dans un forum avec les formateurs et les autres participants.
Paul Muasa, qui habite près du mont Kenya, a déclaré : « J’ai pu l’apprécier après avoir passé en revue les différents outils du kit ; j’ai été fasciné par la possibilité d’exploiter cette technologie pour enrichir la prestation des cours de formation à destination des entrepreneurs, notamment des jeunes du Kenya et de l’Afrique orientale. Je testerai sans aucun doute certains de ces outils… pour les ajouter aux sessions F2F et en évaluer l’impact ».
Cette année, près de 50 consultants d’entreprise et formateurs ont participé à trois webinaires en vue de connaître la boîte à outils d’apprentissage mobile et les différentes méthodologies mobiles. Une formation plus poussée devrait avoir lieu à quelques semaines de la conférence eLearning Africa 2014 axée sur la façon dont les formateurs peuvent intégrer efficacement les stratégies mobiles à leur enseignement et comment l’expertise à grande échelle peut être transférée à d’autres programmes de formation.
Tom Wambeke participera à l’eLearning Africa 2014 afin de présenter la boîte à outils à un public encore plus vaste. Pour en savoir plus sur les points forts du programme, cliquez ici.
