Abritant le plus grand lac d’Afrique (le lac Victoria, source du Nil), l’Ouganda est un pays d’Afrique de l’Est, situé à l’ouest du Kenya, au sud du Sud-Soudan, à l’est de la République démocratique du Congo et au nord du Rwanda et de la Tanzanie. Comptant plus de 35,4 millions d’habitants (selon les estimations de mi-2013), l’Ouganda est de plus en plus densément peuplé. Le pays a obtenu son indépendance en 1962, est devenu une république en 1966 et a connu son premier coup d’Etat militaire en 1972. Entre 1971 et 1985, cinq présidents ont dirigé le pays. Depuis 1986, l’Ouganda n’a connu qu’un seul et unique président, le président Yoweri Museveni.
par Muhumuza Mark Keith
Chiffres et faits
L’économie ougandaise est libéralisée, le pays étant ouvert aux investisseurs étrangers. Le café est le principal produit d’exportation (avec un chiffre d’affaires avoisinant les 372 millions de dollars en 2012). Etant enclavé, l’Ouganda demeure dépendant des importations qui arrivent pour la plupart via le port de Mombasa, au Kenya. Les importations fin 2012 représentaient 5,1 milliards de dollars tandis que les exportations en rapportaient 2,3. La plupart des importations proviennent d’Inde et de Chine. Les exportations quant à elles se concentrent majoritairement sur l’économie locale (Marché commun de l’Afrique orientale et australe –COMESA).
La Banque mondiale estime que près de 70 % de la population ougandaise dépend de l’agriculture, activité relevant majoritairement de l’économie de subsistance. En raison de la faible production et d’une population très jeune, 70% de la population ayant moins de 25 ans, l’indicateur de développement humain du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) place l’Ouganda au 161ème rang mondial (sur 187 pays recensés).
Le pays a récemment mis en place le projet Vision 2040, dont l’objectif affiché est de prioriser les zones pouvant faire de l’Ouganda un pays à revenus intermédiaires d’ici à 2040. Un facteur essentiel de ce plan est le secteur pétrolier. D’importantes découvertes de pétrole en 2006 sont susceptibles de sensiblement augmenter les projections de croissance économique, de stimuler l’industrialisation et de transformer l’Ouganda en un pays exportateur de pétrole, et ce à grande échelle. Dans le budget national 2013-2014, 40 % des fonds sont réservés à des projets d’infrastructures, tels que des routes, et l’augmentation de la production d’électricité au plan national en vue d’attirer les investissements manufacturiers connaît un important regain d’intérêt.
Connectivité continentale
La pénétration d’Internet en Ouganda a été estimée, en 2012, à 6,2 millions d’utilisateurs, soit approximativement 17% de la population totale. En raison de la hausse du taux de pénétration de la téléphonie mobile et de la jeunesse de la population, le nombre d’utilisateurs d’Internet est également et logiquement en hausse. Les taux de croissance annuels calculés depuis 2010 indiquent qu’au moins deux millions de nouveaux utilisateurs sont à prévoir chaque année. Cette croissance est principalement liée à l’expansion de la téléphonie mobile, dont profitent actuellement plus de 17 millions d’Ougandais ; ce qui est un chiffre impressionnant.
L’ancrage des câbles à fibre optique EASSY, TEAMS et SEACOM a également permis des connexions plus rapides et bien moins coûteuses. Le premier câble à fibre optique terrestre en Ouganda a été le câble SEACOM, long de 17 000 kms, installé en 2009, et dont le point de départ est le port de Mombasa, au Kenya. Quatre grandes entreprises de télécommunications (Orange, MTN, UTL et Airtel) ont investi dans ces câbles à fibre optique.
Le gouvernement ougandais a également entrepris de connecter le pays : le projet national d’infrastructure permanente et d’e-gouvernement (NBI / EGI) vise à relier entre eux tous les ministères, départements, districts et bureaux de gouvernement locaux. Actuellement mises en œuvre par la National Information Technology Authority – Uganda (NITA-U), ces démarches sont censées diminuer les coûts de connexion pour le gouvernement, dans les écoles, les instituts de recherche, les différents groupes d’utilisateurs ciblés, de même qu’au sein des universités. Une fois arrivée à son terme, cette initiative profitera au pays dans le cadre d’une large gamme d’autres applications, telle que la transparence gouvernementale, elle facilitera en outre l’accès aux formulaires en ligne pour les passeports et les déclarations fiscales électroniques, et soutiendra par ailleurs le traitement des données gouvernementales et l’externalisation des processus d’affaires (Business Process Outsourcing –BPO-).
L’eLearning en Ouganda
Une enquête nationale menée auprès des ménages ougandais en 2009/10 a révélé que le taux d’alphabétisation national est de 73 % pour les personnes âgées de 10 ans et plus. En moyenne, cependant, les zones rurales connaissent un taux d’alphabétisation légèrement plus bas, et ce malgré la gratuité de l’enseignement fourni par le gouvernement dans les écoles publiques primaires. La plupart des établissements ruraux ont des ratios enseignant/élèves plus faibles et manquent également cruellement de ressources de base, tels que de simples manuels scolaires.
Plusieurs initiatives d’apprentissage en ligne ont été mises en place, principalement par des entreprises privées et des ONG, afin de soutenir les populations rurales les plus pauvres. MTN Uganda, par exemple, la plus grande société de télécommunications du pays, a mis en place une plateforme de formation en ligne pour les 50 écoles du secondaire d’Ouganda. En outre, l’Université de Makerere, la plus ancienne université publique, est à la pointe de divers projets eLearning. En raison de la demande croissante de ressources dans le pays, la mise en œuvre de tels projets peut s’avérer coûteuse ; ceci explique pourquoi l’Université de Makerere a chargé différents chercheurs et universitaires de trouver une meilleure approche de cette problématique.
Grâce au financement de la Fondation Bill et Melinda Gates, Schools Online et SchoolNet Uganda, un projet VSAT (système de télécommunications commun par satellite) est également mis en œuvre. Ce dernier vise à fournir une connectivité bon marché aux centres d’apprentissage communautaires en milieu scolaire.
SchoolNet Uganda est un autre projet dans le cadre duquel le secteur privé travaille de concert avec le gouvernement en vue de rendre les diplômés ougandais plus compétitifs, grâce notamment à la formation. Cette dernière s’adresse aussi bien aux éducateurs qu’aux apprenants, via l’utilisation des TIC. Le projet établit en outre des partenariats, à l’échelle globale et locale.
L’accès à Internet dans les écoles rurales est encore très limité en raison des infrastructures inadéquates et du prix élevé des installations. Des projets tels qu’Uconnect (Internet gratuit) et des dons d’ordinateurs aux écoles ne peuvent que simplement amortir ces coûts. Près de 300 écoles font partie de cette initiative.
Commencée en 2002, le projet Connecting Classrooms est financé par le Département britannique du Développement international (DfID). Il est destiné aux écoles subventionnées par le gouvernement et permet aux étudiants et enseignants ougandais d’être au contact d’autres écoles faisant également partie du programme. Son principal objectif est de permettre aux enseignants et élèves d’être mieux informés sur les perspectives internationales.
En 2004, le gouvernement, par le biais du National Curriculum Development Center (NCDC), a entamé la création d’outils informatiques connexes, tels des CD-ROM, qui seront utilisés dans les écoles n’ayant pas accès aux manuels scolaires. En 2005, grâce à un financement de l’Institute for International Cooperation and Development, le gouvernement a commencé à développer du contenu, sur CD- ROM et intranet, pour les instituts de formation des enseignants présents sur l’ensemble du territoire. Ce contenu numérique est développé par l’Université de Kyambogo puis diffusé aux divers instituts de formation. Si les enseignants peuvent apprendre à correctement se servir du contenu numérique, il est fort probable qu’ils seront à l’avenir en mesure de diffuser les informations concernant l’utilisation des mêmes techniques.
eLearning Africa 2014
La conférence eLearning Africa 2014 se tiendra à Kampala, en Ouganda, du 28 au 30 mai.