eLearning Africa a réuni près de 1500 professionnels de l’enseignement et de la formation, venus de tout le continent et de tous les secteurs. Chaque participant avait sa propre histoire à raconter sur la façon dont il s’est retrouvé impliqué dans le monde de l’enseignement assisté par la technologie et sur sa participation à la conférence eLearning Africa. Lors de cette édition de la lettre d’information, nous avons choisi de présenter l’expérience d’une personne participant et intervenant pour la première fois à eLearning Africa, Menesia Muinjo, selon ses propres mots.
La 8ème Conférence annuelle eLearning Africa à Windhoek m’a fait prendre conscience de mon propre engagement direct auprès des TIC. Depuis la conférence, j’ai personnellement pris la décision de faire de l’eLearning une partie intégrante de ma vie quotidienne et d’en faire partager les avantages à tout mon entourage, au travail et à la société namibienne dans son ensemble.
Je prépare un Master Business Administration (MBA) depuis deux ans, utilisant les classes virtuelles sur mon ordinateur portable, les textes, l’audio et la vidéo pour mes cours en ligne, les présentations et les devoirs à rendre, mais aussi en me connectant en ligne pour accéder à mon agenda / calendrier, aux récapitulatifs des frais de scolarité et pour communiquer avec d’autres étudiants ou maîtres de conférence. Mes professeurs sont basés en Allemagne, en Israël et en Hongrie, pour ne mentionner que quelques pays, et les autres étudiants viennent d’Inde, d’Ukraine et de Namibie. Je n’ai besoin que d’un ordinateur portable, d’un casque et d’une connexion 3G pour pouvoir profiter d’Internet. Je peux suivre des cours partout dans le monde, que ce soit à la maison, dans mon salon, dans ma chambre ou dans la cuisine à Windhoek, dans un hôtel à Accra, au Ghana, à Addis Abeba en Éthiopie, à Brazzaville, à Haifa ou à Stuttgart. Mes recherches de thèse ont été rendues possibles grâce aux TIC : les emails et les SMS. C’est l’exemple typique de la meilleure utilisation possible des TIC, mais jusqu’à ma participation à la 8ème conférence eLearning Africa, je n’avais pas vraiment réalisé que j’étais une de ces Africains qui utilisait les TIC et représentait l’innovation au travail.
Cela m’a tout de suite frappée lorsque j’ai lu la définition de l’eLearning dans le programme de la conférence, qui faisait référence aux TIC comme l’utilisation de la technologie pour accroître la capacité à développer ses connaissances, à résoudre les problèmes liés aux compétences et à la performance. Cette définition m’a directement renvoyée à ma propre situation d’étudiante avec les TIC. Cet éveil a encore été accru par l’exposition aux outils TIC disponibles, à l’utilisation et l’innovation des études de cas présentées lors des séances plénières et des différentes spécifiques sessions de la conférence.
La conférence fut comme une plateforme permettant de présenter la technologie et l’innovation, à tous les niveaux, des écoles aux entreprises. Ce fut aussi un marché aux compétences ou un marché d’idées. Un intervenant lors de la session « Avis de recherche : un grand nombre de managers et entrepreneurs africains » a déclaré aux participants qu’il avait l’intention de réaliser son rêve qui était d’organiser « les Jeux Olympiques des Compétences en Afrique » dans cinq ans. J’ai justement pensé que la conférence représentait un excellent point de départ pour cette idée, car même si ces Jeux Olympiques n’existent pas encore, la conférence proposait une exposition sur l’innovation, une présentation des outils TIC, le partage d’idées et d’études de cas entre des individus qui ont déjà profité de tels développements.
Les participants ont pu partager leurs idées sur la manière dont il serait possible d’améliorer les activités, qu’elles soient du domaine de l’enseignement, de la santé ou des affaires, grâce aux TIC afin de rendre les activités plus faciles, plus rapides, plus simples et plus en lien avec la réalité changeante actuelle. Ils ont discuté de la manière dont les TIC peuvent changer la vie des gens – ICT4D – à tous les niveaux.
Il y a également eu des discussions sur les possibilités d’utiliser les nouveaux médias tels que Facebook par les individus, les institutions et les entreprises. Le Professeur Dr. Johannes Cronje a décrit Facebook comme étant « une cafétéria d’université » où les étudiants peuvent se rencontrer et discuter de leurs cours, discuter avec leurs professeurs et accéder aux programmes gratuitement. Les étudiants peuvent choisir d’avoir ces discussions où ils le souhaitent, à leur aise. Étant journaliste de profession, je fais souvent référence à Facebook comme étant une salle de presse intégrée, permettant aux médias et à toute personne intéressée de chatter et suivre les thèmes en ligne. Les journalistes peuvent obtenir de nouvelles pistes sur Facebook, et en apprendre beaucoup sur leur environnement.
On nous a également parlé du besoin de « hudagogy » qui veut dire apprendre en autodidacte par opposition à la pédagogie qui est le contexte traditionnel d’apprentissage. La question fut posée de savoir qui avait appris aux adultes à utiliser Facebook. La réponse est qu’ils ont appris par eux-mêmes, la hudagogy. Et nous devons continuer à apprendre par nous-mêmes.
Ce fut bien plus qu’une conférence (intéressante, vivante, la meilleure), pleine de ce que l’on appelle « les heureux hasards », une autre nouvelle expression, à ajouter à la liste qui comprend déjà hudagogy, et que j’ai apprise lors de la conférence. Un des intervenants, Tom Wambeke, a défini le « heureux hasard » comme le fait de recevoir quelque chose de positif de manière inattendue. J’ai donc, en tant que participante et intervenante lors d’une session (la vidéo ne sonne pas le glas de la radio communautaire), bénéficié moi-même de ces heureux hasards et j’ai tellement appris que j’ai commencé à partager tout cela sur Facebook.
A mon retour au travail, j’ai été interviewée pour matinale de NBCTV, Good Morning Namibia, afin de discuter de mon expérience et de la conférence eLearning Africa. J’étais si contente de pouvoir répondre aux questions. J’ai aussi beaucoup discuté avec mes collègues au travail et j’ai recommandé à mon employeur de ne pas rater une occasion pareille, car cette expérience est synonyme d’autonomisation des employés, de prise de confiance et d’amélioration des compétences et de la performance. J’ai aussi discuté avec mes amis. Je n’arrivais plus à m’arrêter quand il s’agissait de parler de la conférence et de ce qu’elle a représenté pour moi dans mon engagement en faveur l’eLearning et le futur.
La conférence eLearning Africa 2013 fut un événement marquant. Et ma question est la suivante : si j’ai tellement appris lors de ma première participation à la conférence eLearning, qu’en est-il de ceux qui y participent depuis la toute première édition, qui s’est déroulée il y a maintenant 8 ans ?