eLearning Africa, au cours de ses sept années d’existence, a traversé l’Afrique de long en large, d’Addis Abeba, Nairobi et Dar es Saalam à l’est jusqu’à Accra, Dakar et Cotonou à l’ouest et Lusaka au sud. Cette diversité des lieux d’accueil de la conférence permet un brassage entre différentes perspectives et divers points de vue sur les nombreux sujets débattus. La conférence est cette année accueillie plus au sud que jamais, à Windhoek, capitale de la Namibie.
Histoire
La Namibie est un pays largement aride et peu peuplé de l’Afrique du sud-ouest, frontalier de l’Angola et de la Zambie au nord, du Botswana à l’est et, au Sud, de l’Afrique du Sud. Avec une population totale de moins de 2,2 millions d’habitants et une superficie de 823.000 km², sa densité (2,63 personnes au km²) est la deuxième plus faible de tous les états souverains au monde et la plus faible d’Afrique. À l’issue d’une longue lutte de libération, la Namibie est devenue une république indépendante le 21 mars 1990. Depuis lors, la SWAPO, l’ancien mouvement de libération, a confortablement remporté toutes les élections et détient actuellement 54 des 72 sièges à l’Assemblée Nationale. La Constitution namibienne limite la fonction présidentielle à deux mandats de quatre ans.
Économie et développement
Les principaux partenaires commerciaux de la Namibie sont l’Afrique du Sud, le Royaume-Uni, l’Angola, l’Espagne, le Japon, la Chine et les États-Unis d’Amérique. En partie pour des raisons historiques, l’économie namibienne est dominée par l’Afrique du Sud avec laquelle elle réalise 80 % de ses échanges commerciaux. Le Royaume-Uni est la seconde destination pour les exportations namibiennes, environ 16 % des exportations du pays lui étant destinées.
L’économie namibienne repose en principalement sur les mines, la pêche, le tourisme et l’agriculture. Le secteur minier (essentiellement les diamants, l’uranium et le zinc) génère 50 % des recettes en devises. Le tourisme, notamment l’écotourisme, joue un rôle économique croissant. La constitution namibienne est unique en son genreen ce sens qu’elle permit l’enregistrement des réserves communales de faune sauvage (conservancies).Celles-ci permettent aux communautés de gérer et d’exploiter la faune sauvage présente sur les terres communales, tout en participant à des joint-ventures avec des sociétés de tourisme pour créer et encourager leur propre marché du tourisme. Au mois de juin 2012, 72 réserves communales étaient enregistrées en Namibie, couvrant plus de 155.000 km². Les zones protégées de Namibie, y compris les réserves, les parcs nationaux, les forêts communautaires et les concessions touristiques occupent à présent environ 42 % du territoire. Les perspectives de diversification économique sont bonnes dans des secteurs tels que le tourisme, la pêche et l’industrie manufacturière, mais aucun n’a un potentiel suffisant pour, à lui seul, faire sensiblement baisser le chômage. Le gouvernement encourage les investissements étrangers afin de développer une économie diversifiée susceptible de réduire à la fois le chômage et la pauvreté endémique des zones rurales.
En 2011, le Rapport sur le Développement humain a classé la Namibie au rang de pays à développement moyen avec un PIB par habitant de 6.410 USD. Ce classement dissimule une répartition des revenus très inéquitable, de nombreuses communautés vivant encore dans la pauvreté, notamment dans les zones rurales reculées, et près de la moitié de la population subsistant avec moins de 1,25 USD par jour. Dans ce contexte, l’éducation est vouée à être la clé d’une distribution plus équitable de la richesse et un moyen pour atteindre les objectifs de Vision 2030, cadre directeur de l’action pour le développement. Dans le budget 2012/2013, le secteur éducatif s’est vu attribuer 9,4 milliards de dollars namibiens (environ 1,1 milliards USD), subvention la plus élevée, représentant 23,6 % des dépenses totales qui s’élèvent quant à elles à 35,4 milliards de dollars namibiens.
L’accès à Internet en Namibie
Dans l’ensemble, la Namibie dispose d’une bonne couverture téléphonique, y compris téléphonie mobile, de même qu’un bon réseau Internet. Depuis 1996, la Namibie est reliée à Internet et la connectivité numérique s’étend à présent à toutes les zones, hormis les zones les plus reculées. Les abonnements au téléphone mobile s’élèvent à 70 téléphones pour 100 personnes, ce qui, si l’on y ajoute les lignes fixes, correspond à une télé-densité de 80 %. Un câble en fibre optique connecte la Namibie (code international +264) à l’Afrique du Sud, et depuis 2012, une connexion existe également avec le Botswana et d’autres pays limitrophes. L’extrême-est de l’Afrique du Sud (SAFE) est connecté à la Namibie via un câble sous-marin qui passe par l’Afrique du Sud, des stations satellites terrestres et 4 satellites Intelsat (2008).
Plusieurs opérateurs Internet proposent des connexions à large bande ; en 2011, le West African Cable System (WACS) en fibre optique a atteint la côte ouest de la Namibie, et la mise en place d’un réseau national en fibre optique peut potentiellement provoquer un engouement pour l’utilisation d’Internet et, par voie de conséquence, pour les activités d’apprentissage en ligne (eLearning). Cependant, le coût relativement élevé de la connectivité à Internet en Namibie continue de freiner les progrès dans ce domaine. L’espoir subsiste toutefois de voir apparaître dans un proche avenir des tarifs plus accessibles.
Au nombre des objectifs définis par le programme namibien Vision 2030 on trouve le développement d’une société de la connaissance s’appuyant sur la révolution des technologies de l’information et de la communication (TIC) actuellement en cours dans le monde, l’objectif clé étant que le secteur des TIC devienne « le secteur économique le plus important de Namibie » d’ici 2030.
Vue d’ensemble de TECH/NA!, initiative en faveur des TIC dans l’éducation
Afin d’être en phase avec le changement de nature rapide de la politique d’éducation enrichie par les TIC, un Comité directeur des TIC pour l’éducation a été constitué afin d’établir un document stratégique actuel et exhaustif. Ce processus a culminé avec le développement d’une nouvelle politique des TIC dans le secteur de l’éducation en 2005 intitulée « TECH/NA! ».
La mise en œuvre de ce plan pour une politique d’utilisation des TIC dans l’éducation et de Tech/Na!, s’appuie sur des cadres nationaux et des projets qui prennent en compte les possibilités illimitées qu’offrent les TIC en termes de développement national durable, et qui s’accordent en conséquence avec Vision 2030, avec la politique de service public en matière de technologies de l’information, la politique nationale concernant les TIC, tous les plans (1, 2, 3) de développement nationaux précédents (NDP), le Plan stratégique et de Réforme de l’Éducation ( Strategic Plan and Education Reform Plan), le Programme d’Amélioration du Secteur de la Formation (Education Training Sector Improvement Programme–ETSIP) 2005-2020 et l’Information au service de l’Autonomie et du Développement (Information for Self-Reliance and Development) – un cadre d’orientation pour les bibliothèques et les agences d’information associées de Namibie.
Le plan Tech/NA! a été approuvé par le Cabinet et lancé le 13 septembre 2006 par l’ancien Premier Ministre Nahas Angula. Ce plan contient une série d’objectifs détaillés et a été conçu pour chaque élément du sous-programme pour les TIC dans l’éducation et le calendrier de mise en œuvre. Ceci inclut une approche graduelle du déploiement des TIC dans les institutions pédagogiques à travers tout le pays, la mise en place d’un calendrier pour l’élaboration du programme et du contenu, la mise en œuvre du eLearning, la formation des enseignants et des élèves aux compétences TIC et le développement d’un centre de soutien à l’éducation pour fournir maintenance et assistance technique. Le développement du secteur de l’éducation et de la formation avec comme objectif ultime d’intégrer les TIC dans tout le secteur éducatif est considéré comme étant de première importance.
La Namibie, notamment le Ministre de l’Éducation, a estimé qu’une approche globale des programmes et des activités était cruciale pour garantir une éducation de qualité et exigeait une coordination intersectorielle et la présence d’une communauté TIC plus large. Le programme Tech/NA! est le programme optimal opérant avec uen approche globale qui permettra aux apprenants namibiens de profiter des opportunités du 21ème siècle, le tout basé sur les objectifs namibiens en matière d’éducation.
Cette approche complète inclut des programmes scolaires en ligne et des contenus numériques, des contenus numérique adaptés aux conditions locales, des programmes locaux et des programmes révisés incluant les TIC, une infrastructure TIC basée sur des plateformes du 21ème siècle, l’apprentissage et l’utilisation accrue des compétences TIC, la certification et l’intégration des TIC aussi bien que des programmes de développement de l’enseignement professionnel.
La gestion de l’éducation est un élément important pour améliorer l’administration et le management et réduire la charge des enseignants et des directeurs d’écoles. La Namibie a fait un pas en avant courageux et est en train d’écrire l’histoire en tant que premier pays qui adopte, adapte et met en œuvre une gestion de l’éducation basée sur l’information à l’échelle nationale en se servant des meilleures technologies et fonctionnalités existantes.
Grâce à l’initiative Tech/Na! et au programme ETSIP, les écoles namibiennes disposent à présent d’un système de logiciels gratuits, intégrés et multi-utilisateurs, qui répond à tous les besoins sur le plan administratif, des programmes et du financement. Chaque institution pédagogique disposant d’un accès à Internet et de possibilités d’apprentissage en ligne pourrait ainsi mettre à jour directement ses informations sur Internet, en accédant et en gérant elle-même le réseau, le groupe, les départements régionaux et nationaux.
Le ministère collabore avec l’industrie, avec les autres ministères, des partenaires intelligents, des leaders en matière de contenus, plus de 300 écoles disposant de l’électricité et d’autres institutions pédagogiques, équipées d’ordinateurs et d’un accès à Internet. Le ministère fournit et met à disposition la technologie, les programmes et les ressources propices à un environnement pédagogique efficace. Des outils partagés, des technologies, des contenus et expertises sont demandés aux partenaires afin de promouvoir le développement de contenus adaptés aux conditions locales. En outre, le ministère investit dans la recherche, permettant ainsi de fournir de nouveaux modèles de technologies et de services. Le eLearning permettra de renforcer le processus d’apprentissage à distance, à condition toutefois que toutes les compétences de base aient été enseignées dans le cadre d’un apprentissage individuel et avec l’infrastructure adaptée.
Accès à internet à l’école
Le Xnet Development Alliance Trust (Xnet) a été créé suite à des discussions entre une ONG, le Ministère de l’Éducation et Telecom Namibia, un opérateur de service télécoms majeur du pays. Ces discussions ont conduit à la signature d’un Mémorandum d’Accord (MOU) en mars 2003, à la suite de laquelle le Trust a été enregistré en janvier 2004.
L’objectif du Trust est de mobiliser les ressources, les bonnes volontés et le soutien de toutes les parties prenantes pertinentes concernant la mise à disposition d’un accès Internet financièrement abordable et fiable à différents secteurs de la société. Bien que le secteur de l’éducation ait été identifié comme prioritaire, d’autres secteurs tels que la santé, l’agriculture et le secteur entrepreneurial devraient prochainement suivre.
L’initiative EduNet est un partenariat public-privé entre Xnet Development Alliance Trust (Xnet), Telecom Namibia et le Ministère de l’Éducation. Sa fonction de base est de fournir une connectivité financièrement abordable, fiable et équitable et un accès à l’information à toutes les institutions éducatives. Bien que ciblant les organes éducatifs, cette initiative est d’abord centrée sur les zones du pays les moins bien desservies, comme par exemple les régions où une telle entreprise est généralement considérée comme commercialement irréalisable.
En couvrant toutes les institutions éducatives dans leur ensemble, EduNet est mieux à même de négocier des prix compétitifs et de réaliser des économies d’échelle en raison du nombre d’institutions représentées. Par ailleurs, grâce au partenariat avec Telecom Namibia, outre des avantages tarifaires, les institutions sont assurées de disposer en permanence d’une connectivité et de services de qualité. Il est prévu d’inclure des partenaires de projet disposant d’une expertise pertinente afin que ces derniers deviennent collaborateurs d’EduNet. Leur contribution peut aller de la prestation de services, d’une expertise et d’une assistance moyennant des contributions en nature, jusqu’à un financement dans le cadre de leur propre responsabilité sociale.
Avec une connectivité financièrement abordable et davantage d’institutions susceptibles d’avoir accès à l’information et plus particulièrement au e-contenu, la Namibie progresse rapidement vers la réalisation de son objectif de devenir une économie de la connaissance. Ceci devrait également réduire la fracture numérique et favoriser la collaboration entre les différentes institutions
À ce jour, plus de 300 établissements scolaires ont accès à internet, Les centres régionaux d’études et de ressources mettent des équipements Internet à disposition, mais chaque centre doit desservir une région entière. Le Rapport mondial sur les Technologies de l’Information du Forum économique mondial 2012 a classé la Namibie au 105ème rang sur 142 pays en matière de développement des technologies de la communication (TIC 4D). Environ 700 écoles namibiennes situées dans les zones rurales n’ont pas l’électricité. En avril 2012, Son Excellence le Président Hifikepunye Lucas Pohamba, a annoncé « l’accès à Internet gratuit dans toutes les écoles, dans les autres institutions éducatives, les cliniques et les hôpitaux et l’accès Internet gratuit dans les bibliothèques qui sont des facteurs clés de développement au service d’une approche « en faveur des plus pauvres et en vue de fournir à tous les apprenants et aux citoyens un accès à l’information électronique et des services de e-gouvernance ».
L’investissement réalisé par la Namibie avec le système de câble WACS (West African Cable System) peut apporter les bénéfices escomptés tout en promettant une baisse des coûts et une accessibilité plus large des services TIC aux quatre coins du pays. En mai 2012, le Ministre de l’Information des Technologies de la Communication, Joel Kapanda, a réitéré sa promesse que l’arrivée du câble WACS en Namibie rendrait possible l’accès gratuit à Internet dans toutes les écoles.
Namibian Open Learning Network Trust
L’Education Training Sector Improvement Programme (ETSIP), lancé en 2006, sera le moteur du développement éducatif en Namibie jusqu’en 2020. Il inclut le Namibian Open Learning Network Trust (NOLNeT), une initiative conjointe du Ministère de l’Education, de l’Université de Namibie, du Namibian College of Open Learning, du Polytechnic of Namibia, et du National Institute for Educational Development. Le NOLNeT a pour but d’ « établir un réseau de centres d’apprentissage libre à travers tout le pays, dans lesquels certains équipements seront partagés et des services proposés dans le cadre d’une collaboration ». Le NOLNeT forme le personnel des institutions collaborant, il garantit que les étudiants de ces institutions puissent accéder aux ressources d’autres institutions, et fournit par ailleurs des avis et des conseils à leurs futurs étudiants. Grâce à NOLNeT, les adultes et les jeunes qui ne sont pas membres d’institutions pédagogiques officielles peuvent également entamer un apprentissage accompagné et indépendant.
Mise en œuvre du eLearning en Namibie
En 2006, par le biais d’un partenariat entre NOLNeT et InWEnt (Capacity Building International, Allemagne), le centre de eLearning (ELC) a été lancé en tant qu’unité autonome au sein de NOLNeT. Il propose un apprentissage en ligne (eLearning) et le renforcement des capacités sur le plan national et régional. Il a été envisagé qu’il agisse également en tant que bibliothèque numérique accessible à distance et qu’il coordonne les activités de eLearning d’autres institutions éducatives namibiennes. Grâce à une équipe de base spécialisée et des partenariats judicieux avec des collaborateurs internationaux, le Nolnet eLC a offert des cours techniques de base et de niveau avancé à plus de 500 membres du personnel d’institutions publiques de nombreux pays africains.
Le Centre namibien de eLearning (Namibia eLearning Centre – NeLC) a été fondé en 2010 afin de répondre au besoin de plus en plus pressant d’atteindre rapidement les objectifs de Vision 2030 et des Plans de Développement national de la Namibie. Le Centre namibien de eLearning est enregistré en Namibie en tant qu’association non lucrative intégrée au titre de la Section 21. Sur cette base solide de légalité et de transparence, le NeLC est maintenant le fer de lance du développement de contenus et du renforcement des e-capacités grâce à des solutions mixtes d’eLearning et d’aide à l’exécution pour le public namibien, l’éducation privée et les instituts de formation sur demande.
Le NeLC est structuré en vue de processus décisionnels rapides et de l’adaptabilité aux tendances majeures et aux besoins du 21ème siècle. Ill est un membre officiellement agréé des TIC au sein du Comité directeur de l’éducation chargé de fournir des solutions e-Learning au secteur de l’éducation namibien. En outre, dans le cadre d’un partenariat à long terme avec la GIZ, le NelC propose des formations pour développer les e-compétences et participe également au projet Namibia Tourism Training Project. (Pour plus d’informations, veuillez-vous rendre sur www.namibia-elc.org). Le ministère et le gouvernement namibiens feront tout leur possible pour mettre à profit et explorer ce nouveau mode de pensée. L’éducation et de nombreux autres secteurs doivent exploiter cette immense opportunité et utiliser le eLearning et le réseautage pour encourager les jeunes à s’instruire et à partager l’usage des technologies. Le eLearning est en mesure de contribuer de manière significative au développement économique de la Namibie ; il est promis à une croissance significative, si tant est que les contraintes, en termes de capacité au sein des groupes cruciaux que sont les secteurs public et privé, de même que parmi les apprenants de tout âge, puissent être résolues.