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L’eLearning au service du tourisme

Guy Apan Johnson

Guy Apan Johnson est Secrétaire Général chargé de l’Artisanat et du Tourisme au sein du Ministère de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme du Bénin. Il évoque la volonté du pays de stimuler le secteur du tourisme en mettant l’accent sur l’eLearning.

Le gouvernement du Bénin a lancé une campagne stratégique en faveur du développement du secteur touristique. Le projet prévoit un retournement de la situation du pays vers 2025. « Notre modèle économique actuel génère peu de richesses, explique M. Johnson. Nous voulons devenir un des hauts lieux du tourisme de découverte et d’affaires, faisant de ce « Quartier latin » de l’Afrique une destination de référence offrant une mosaïque de trésors culturels, historiques et naturels. » Cette évolution souhaitée par une société qui reposait jusque-là sur l’agriculture de subsistance est largement justifiée.

Chiffres

Malgré le ralentissement de l’économie mondiale, le secteur du tourisme continue à progresser dans les pays qui parviennent à trouver de nouveaux moyens de rendre les loisirs lucratifs. D’après les chiffres publiés par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), en 2010, la part du tourisme dans le PIB s’élevait à 6,7 % en Afrique et à 2 % au Bénin. L’OMT estime que, d’ici à 2020, le nombre de touristes internationaux atteindra 1,6 milliard au niveau mondial, contre 700 millions en 2000.

Si le Bénin veut profiter de cette manne touristique, il va devoir consentir de larges investissements, non seulement pour le développement des infrastructures touristiques, mais aussi pour la formation des personnes qui travaillent dans le secteur du tourisme. Le tourisme représente 8 % des emplois au Bénin (moyenne en Afrique : 7,6 % ; moyenne mondiale : 4 %). Le ministère de la Culture a déjà publié plusieurs modules de formation à l’intention des personnes qui travaillent dans l’industrie du loisir et du tourisme, afin de leur apprendre à intégrer les TIC à leur activité. La première de ces formations sur le thème « TIC et Tourisme pour le Développement » a été organisée sur quatre jours en décembre 2009 et a été suivie d’une autre session en février 2010. Chacune de ces sessions a regroupé une vingtaine de participants (hôteliers, guides touristiques, agents de voyages, administrateurs, etc.) qui ont appris comment transformer les TIC en outils rentables. « Les formations abordent de nombreux thèmes comme la gestion des destinations, le rôle des partenariats public-privé, le marketing électronique, le Web 2.0, la collecte de données et, bien sûr, le thème central du tourisme durable au service du développement », explique M. Johnson.

Atouts

Malgré une superficie relativement réduite (environ 110 000 km²), le Bénin présente un nombre impressionnant d’atouts touristiques, parmi lesquels plusieurs parcs nationaux, des collines et des forêts sacrées et les magnifiques falaises et chutes d’eau de la chaîne de l’Atacora. En dehors de ces sites naturels célèbres, il est également possible de parcourir la Route des Esclaves, de réaliser des incursions dans les royaumes traditionnels afin d’admirer leurs richesses culturelles variées, leurs monuments anciens, leurs artisanats traditionnels et leurs villages lacustres, et, bien sûr, de visiter les incontournables temples vaudou.

Financement

Pour élargir le rayonnement international de tous ces trésors, le Bénin va devoir moderniser ses installations, mais aussi former le personnel qui travaille dans l’industrie touristique. M. Johnson explique que le financement de la grande aventure du tourisme béninois sera, en partie, prélevé sur le budget national. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) s’est également engagé, par l’intermédiaire de sa vingtaine d’agences, à soutenir le redressement du tourisme béninois en signant un mémorandum avec le ministère chargé du Tourisme. « Nous souhaitons que les hôtels et les centres touristiques soient nombreux à suivre nos formations et nous sommes en train de négocier avec nos partenaires afin que les sessions puissent avoir lieu dans des centres de formation, des universités et des organismes internationaux pratiquant déjà l’elearning », ajoute M. Johnson.

Avenir

Le ministère de la Culture du Bénin a adopté l’elearning en espérant accroître ses chances de réussite. Il est donc clair que la tenue d’eLearning Africa à Cotonou n’aurait pas pu tomber mieux. « Nous sommes ravis à l’idée de rencontrer les principaux utilisateurs d’elearning du continent, mais aussi de pouvoir nous affilier à des réseaux d’elearning et d’assister à la présentation des nouveaux outils et services disponibles », indique M. Johnson. Ce ne sont, bien sûr, que quelques-unes des nombreuses attractions que propose eLearning Africa, la plus grande conférence africaine sur l’utilisation des TIC dans l’enseignement et la formation.

« J’attends avec impatience de pouvoir discuter de l’avenir avec les autres participants et de leur présenter l’initiative du Bénin sur l’e-tourisme et l’elearning, explique M. Johnson. En 2009, malgré des conditions particulièrement difficiles et une organisation déplorable [dans le secteur du tourisme], les 200 000 personnes qui sont venues visiter le Bénin ont quand même rapporté quelques 58 milliards de francs CFA (environ 88 401 430 €) au pays. Imaginez ce que cela donnera une fois que nous aurons fait un peu de ménage chez nous ! »

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