De quelles compétences les jeunes ont-ils besoin pour trouver du travail ? Comment réussir à doter les jeunes des capacités et de l’expertise dont ils ont besoin pour forger l’avenir de l’économie africaine ? Voici quelques-unes des questions qui seront traitées à l’occasion d’une série de sessions sur le thème « La jeunesse en action » lors de la conférence eLearning Africa 2015.
Partenaire créatif et stratégique de nombreux projets d’innovation sociale en Afrique, Merel Van Der Woude, de Butterfly Works, qui présidera les sessions ‘La jeunesse en action’, explique combien il est important de se pencher sur ces questions :
« La jeunesse de la population africaine signifie que les jeunes sont les principales victimes du chômage. Je pense pourtant qu’il est crucial pour le développement de l’identité et le renforcement de l’estime de soi d’être capable de générer ses propres revenus. J’estime aussi que le secteur informel est très important, même s’il est difficile à mesurer, car il permet à de nombreux jeunes de créer leurs propres entreprises et de faire usage de leur créativité pour trouver des opportunités. »
Les avancées de la technologie et le bourgeonnement du secteur des TIC offrent aux jeunes des moyens d’exploiter cette créativité sous des formes entrepreneuriales. Comme l’explique Merel Van Der Woude, les TIC décuplent les possibilités de création d’entreprise en donnant des chances égales à tous et en éliminant les obstacles traditionnels à la créativité entrepreneuriale.
« Je pense qu’elles créent une immense richesse d’accès en éliminant les obstacles physiques (au moins, lorsque les gens sont égaux devant l’accès en termes de connectivité et de langue). Elles offrent également une structure dont les règles peuvent être modifiées relativement facilement – les gens créent en permanence de nouveaux emplois et de nouveaux marchés de l’emploi. »
Plusieurs projets de TIC (dont certains seront présentés lors de ces sessions) ont été lancés pour tenter d’apporter aux jeunes les compétences numériques dont ils ont besoin pour trouver plus facilement du travail et pour développer leurs capacités entrepreneuriales. Un projet récent, qui illustre parfaitement cette approche, a été lancé en Ouganda : des enseignants de l’école secondaire de Gayaza ont trouvé un moyen innovant d’utiliser les TIC pour faire le lien entre scolarisation et développement de la communauté.
L’initiative avait pour but de doter les élèves de compétences technologiques ainsi que de connaissances pratiques sur les activités professionnelles de la communauté, tout en introduisant simultanément les TIC dans les entreprises de la communauté. Au total, 26 enseignants ont été formés à Microsoft Office et à des logiciels d’édition de photos et de vidéos. Ils ont ensuite été divisés en groupes, avec chacun la responsabilité de 10 élèves. Chaque groupe s’est rendu dans une entreprise locale, les élèves ayant reçu pour tâche de s’occuper du marketing de l’entreprise en créant des livres de reçus, des affiches, des flyers, une vidéo des processus de production de l’entreprise et un blog. Les élèves ont également organisé un salon professionnel au cours duquel une dizaine d’entreprises ont présenté leur activité.
Le projet a eu de nombreux effets positifs. En plus de se former à des outils informatiques utiles sur le plan professionnel, les étudiants ont réalisé quelles étaient les compétences requises pour devenir un entrepreneur productif dans leurs communautés, compétences que l’enseignement classique ne leur avait pas fournies. De leur côté, les membres de la communauté ont été exposés à des outils technologiques modernes susceptibles de les aider à innover et à accroître l’activité de leurs entreprises. En outre, les 23 enseignants et les 120 élèves qui ont été formés à l’utilisation des TIC pourront, à leur tour, former leurs pairs.
Des projets comme celui-ci mettent en lumière tous les bienfaits que les TIC peuvent apporter au développement de la créativité entrepreneuriale de la jeunesse africaine. Comme l’explique Merel Van Der Woude, tout n’est cependant pas parfait : « Les problèmes de connectivité et le fait que de nombreuses plates-formes et une grande partie du contenu ont été créées pour les utilisateurs européens et américains ne va pas sans causer de problèmes. Il existe également beaucoup moins de contenus adaptés au contexte local et moins d’infrastructures en langue locale, ce qui ne facilite pas les choses. »
Mais avec l’amélioration rapide de la connectivité africaine et une croissance du nombre d’utilisateurs d’Internet sept fois supérieure à la moyenne mondiale, ces problèmes devraient être rapidement résolus. Dans les prochaines années, les TIC pourraient devenir LA solution pour déverrouiller le potentiel entrepreneurial de nombreux jeunes africains.
Pour en savoir plus, venez assister aux sessions La jeunesse en action de la conférence eLearning Africa le jeudi 21 et le vendredi 22 mai.