La musique africaine est à l’origine de ce qui est ensuite devenu le jazz, sachant que l’essence même du jazz est l’improvisation. Depuis les années 1990, certaines entreprises américaines se tournent vers des centres de formation à l’improvisation pour les aider à améliorer l’esprit d’équipe et la communication. Mais existe-t-il vraiment un lien entre l’improvisation et les TIC pour l’éducation, la formation et le développement des compétences en Afrique ? Même si ce lien n’est pas direct, il est incontestable et même puissant. Après tout, pratiquement tous les efforts engagés pour améliorer la vie des citoyens du continent font appel à des personnes travaillant en groupes, ce qui montre combien il est important pour chacun de comprendre les principes et les méthodes de l’improvisation.
Un des concepts de base de la théorie de l’improvisation réside dans la phrase « Oui, et… ». L’idée est simple : lorsque vous travaillez en groupe, dites toujours que vous êtes d’accord, puis ajoutez quelque chose à la discussion. Le « non » bloque la créativité ; la peur s’immisce dans le processus. La créativité du processus de développement n’est pas une créativité individuelle – aucun « prophète » ne va descendre de la montagne porteur d’un message. La créativité contemporaine produit de meilleurs résultats en groupes. Le « Oui, et… » enseigne un comportement qui améliore fortement la créativité de groupe. Dire oui aux idées des autres plutôt que non, puis poursuivre la réflexion en s’appuyant sur ces idées, est plus productif que le brainstorming aléatoire. Le fait d’argumenter et de questionner ne fait pas progresser l’idéation (le processus créatif), contrairement au « Oui, et… ».
Russell McMahon enseigne l’informatique depuis 1980 et est membre du corps enseignant de l’école destechnologies de l’information de l’université de Cincinnati depuis 1999. Il est, aujourd’hui, professeur agrégé et directeur adjoint de la licence d’informatique. Il enseigne la programmation, l’administration des bases de données, la veille stratégique et la sécurité informatique.
En 1976, Russell McMahon a rejoint les U.S. Peace Corps comme professeur de mathématiques et de physique dans une école secondaire rurale du Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo). En 2014, il a pris un an pour étudier l’enseignement de l’informatique dans les grandes universités de plusieurs pays africains. Parmi ses nombreuses publications figurent un article intitulé « The Challenges of Information and Communications Technology Education in Sub-Saharan Africa » (Enjeux de l’enseignement des technologies de l’information et de la communication en Afrique subsaharienne).
L’atelier animé par Russell McMahon à la conférence eLearning Africa est intitulé « Impro » pour tous – particulièrement pour ceux qui veulent travailler avec de grands ensembles. En anglais, le mot « ensemble » est généralement utilisé pour désigner un groupe de musiciens, mais Wiktionary.org le définit comme « un groupe de choses distinctes qui contribuent à un tout coordonné ».
Bien sûr, en français, la signification de base du mot ensemble est évidente. L’expression « insanely great ensembles » que Russell utilise dans l’intitulé de son atelier a pour but d’aider les participants à comprendre que l’utilisation des principes de l’improvisation peut nous aider à œuvrer ensemble à la réalisation des objectifs de manière beaucoup plus efficace et productive.
Dans ses travaux sur l’improvisation, il insiste sur le fait qu’un ensemble n’est pas axé sur le loisir mais sur la co-création. En comparant les équipes et les ensembles, il explique que les membres d’une équipe rivalisent pour atteindre une position, alors que dans les ensembles, ils se soutiennent mutuellement. Dans les ensembles, les membres font preuve de cohésion et sont tous égaux. Il est intéressant de noter que, selon l’expert de la formation à l’improvisation Kelly Leonard, « les ensembles deviennent plus puissants lorsqu’ils expriment les différences qui existent à l’intérieur d’une organisation ».
La formation à l’improvisation consiste à mettre notre intellect à contribution pour nous concentrer sur ce que nous voyons et sur ce que nous entendons et pour coordonner nos émotions et nos sens. Gagner en confiance en soi est la première étape pour quiconque espère trouver la réussite. Et, même si l’improvisation est, par définition, spontanée, un bon plan et une méthodologie pratique peuvent être utiles. C’est là que l’atelier entre en jeu.
Les participants acquerront quelques notions de base sur l’improvisation et apprendront qu’il est possible de l’utiliser dans de nombreuses facettes de la vie. Des études récentes suggèrent que l’improvisation peut tous nous aider à devenir de meilleurs équipiers, apprenants, innovateurs et communicants.
Les méthodes d’improvisation aident à générer de nouvelles idées, stimulent l’innovation et la collaboration et créent un environnement favorable au développement des idées. La formation à l’improvisation rend également l’apprentissage plus plaisant. Venez découvrir l’improvisation et comprendre pourquoi des entreprises telles que IDEO, Google, Marriott ou Twitter l’ont adoptée.
Interactif, l’atelier impliquera tous les participants. Venez apprendre à être plus positif, vulnérable, attentif et ludique dans votre vie quotidienne.
Ouaouw!Je suis tout à fait d accord que le « Non » frustre;mais je ne comprend pas comment l’auteur propose de dire un oui à toute chose tout en ajoutant une autre idée afin de scissiter une interactivité. À mon avis c’est pas un exercise facile de dire oui pour une idée déjà erronée et encourager l assemblée dans cette direction déjà erronnée. C’est absurde…Je suis vraiment excitée de participer et profiter apprendre de cette nouvelle reflexion.
Chère Hortense, avant tout, désolée pour la réponse tardive… en tout cas, merci pour vos réflexions.
Nous espérons que vous avez pu bien profiter d’eLearning Africa au Rwanda, et que nous pourrons vous revoir l’année prochaine, pour encore plus de debats, d’échanges et de nouvelles idées !