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Rêvons plus grand

Rebecca Enonchong (2)

L’entrepeneure camerounaise Rebecca Enonchong  – plus connue par 30 000 followers sur Twitter sous le nom de @africatechie – est la fondatrice et directrice générale d’AppsTech, une entreprise implantée dans plus de 50 pays. Lauréate de nombreux prix commerciaux et d’entrepreneuriat, Mlle Enonchong est une ardente défenseur des intérêts africains sur la scène mondiale ; Twitter est d’ailleurs devenu pour elle un canal essentiel pour relayer les actualités et les commentaires liés aux technologies africaines. Profitant du fait qu’elle sera intervenante à eLearning Africa 2014, le Service Actualités s’est entretenu avec elle pour parler de ce qu’il se passe en ce moment sur la scène technologie africaine en rapide évolution.

Interview par Alasdair MacKinnon

Qu’est-ce qui vous a avant tout inspiré à travailler dans le secteur des technologies ?

J’ai un formation en finance qui m’a conduite à devenir une anaylste des systèmes financiers. J’adorais les aspects les plus techniques de l’informatique et commencais ainsi à me former à la maîtrise de plusieurs langages informatiques.

Lorsque vous avez débuté en tant qu’entrepeneure, où avez-vous vu la scène technologique africaine émerger ? Dans quelle mesure vos rêves et ambitions initiales correspondent à ce que l’on peut voir aujourd’hui ?

C’est tellement passionnant car je sens comme un rêve devenant réalité. J’ai débuté sur la scène technologique africaine en 2000 et quelques-uns des projets que j’avais envisagés à l’époque ont récemment porté leurs fruits, tels les hubs technologiques. Activ (African Center for Technology Innovation and Ventures) était l’un de mes tout premiers efforts (2001) mais cela a pris des années, grâce au soutien d’autres personnes, pour que cela prenne la forme actuelle d’ActivSpaces. Le fait que les hubs technologiques soient entrain d’émerger à travers le continent – constituant un facteur important à la croissance de l’entrepreneuriat technologique – est bien plus qu’en rêve devenant réalité.

Quels sont les défis capitaux auxquels font face les entrepreneurs et innovateurs du continent ?

Principalement la manque de fonds de roulement, le coût et le manque de fiabilité de l’énergie, le manque d’infrastructures. Au Cameroun, nous avons un sérieux problème avec le coût et la disponibilité d’Internet qui est encore contrôlé  par un monopole d’Etat. Bien évidemment, la corruption est aussi un facteur dans le mesure où elle pervertit tout ce qui l’entoure. Cela dit, l’Afrique est bénit car nous disposons des innovations, compétences et talents. Les conditions drastiques avec lesquelles nous devons composer pour bâtir nos entreprises sont un atout de fait. Nous construisons un type de résilience que les entrepreneurs ont besoin pour surmonter les obstacles auxquels nous sommes certains de devoir faire face.

Comment les entreprises technologiques africaines réusissent sur le marché mondial ? Quel sorte de soutien ont-elles besoin and quels sont avantages dont elles disposent ?

Les entreprises technologiques africaines doivent respectées les mêmes normes que les autres à travers le monde. Mais nous devons aussi obtenir le même respect. Dès lors que nous sommes traités comme de précieux partenaires, nous pouvons réussir. Comme les start-ups d’ailleurs, plus l’éco-système est robuste, plus nous pouvons obtenir des succès. Ainsi, soutenir l’éco-système est une grand avantage.

L’innovation requiert que vous sortiez des sentiers battus ; or en Afrique, nous n’avons pas de sentiers. Vous ne pouvez pas brider la créativité et l’inventivité qui partent de zéro.

Quels technologies considérez-vous comme étant les plus importantes pour le monde éducatif ?

L’éducation, c’est d’abord et avant une question de contenus. Donc, les technologies les plus importantes sont celles qui facilitent la transmission de contenus au plus grand nombre d’étudiants de sorte qu’ils puissent véritablement apprendre et convertir les contenus en connaissances. Je pense également aux tablettes, réseaux maillés locaux qui stockent le contenu sans être obligé d’avoir accès à Internet, les plateformes sociales d’échanges destinés aux enseignants, étudiants, parents et administrateurs.

Quels conseils donneriez-vous aux éducateurs souhaitant recourir aux technologies dans leur contexte professionnel ?

Je pense que l’éducateur est souvent le premier oublié. Il y a tant de programmes pour étudiants mais très peu pour les enseignants. Vous vous retrouvez donc avec des écoles disposant de laboratoires informatiques fantaisistes et où les enseignants partagent un PC que personne n’a appris à utiliser. Il est très important que chaque projet qui implique la mobilité technologique de l’étudiant soutienne premièrement l’éducateur. Lorsque cela ne se produit pas, ce dernier devrait prendre du temps pour apprendre dans le laboratoire, et parfois même avec les étudiants. Il n’y a aucune honte à cela.

Découvrez les autres intervenants ici ou consultez le programme pour en savoir plus sur eLearning Africa 2014.

 

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