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« Nous pouvons à présent jouer dans la cour des grands »

 

Leonard Mware

Leonard Mware est pressé de voir les Technologies de l’Information et de la Communication se diffuser partout en Afrique et particulièrement au Kenya où il dirige la filiale africaine de ICWE. S’il se réjouit des étapes qui ont été franchies lors des dernières années, il reste quand même vigilant. Pour lui, la propagation des technologies doit aller de pair avec une exigence forte. « Les choses peuvent changer tellement vite en Afrique ! », s’exclame t-il. « Les évolutions doivent être accessibles au plus grand nombre mais sans compromis sur la qualité. » C’est tout l’enjeu de la formation et précisément du e-learning.

Par Christine Cayré

L’Afrique a les cartes en main

L’entretien avec Leonard Mware se déroule à 18H00, heure du Kenya. À Johannesburg où je me trouve il est 16H00. Nous sommes virtuellement en face l’un de l’autre grâce à internet. Quand je souligne la qualité de la liaison, mon interlocuteur vante les mérites des nouveaux câbles sous-marins et les fibres optiques qui irriguent le Kenya avec du haut débit. « C’est un progrès considérable. Trois fournisseurs se font désormais concurrence, pour le plus grand bien de l’offre » souligne t-il. « La voie est ouverte vers des opportunités nouvelles et multiples. Nous pouvons désormais jouer dans la cour des grands dans de nombreux domaines. » Et de citer l’ouvrage de Thomas L. Friedman « Le monde est plat » dans lequel le journaliste et écrivain prend la mesure de l’impact des technologies de l’information. Ainsi, pour Leonard Mware, il n’est plus besoin d’être les Etats-Unis pour prétendre à influer sur le cours des choses. Tout le monde a les cartes en main.

[callout title=Leonard Mware]Leonard Mware dirige ICWE Africa Ltd., avec pour mission de développer les activités de la société sur le continent africain. Auparavant, il a travaillé comme consultant indépendant pour la Banque Mondiale ou encore pour le DFID soutenant le Ministère kenyan de l’Education. Il a également mis ses compétences en Technologies de l’Information au service du secteur privé, notamment pour BBC Worldwide Interactive Learning, au Royaume Uni. Jusqu’à récemment, il coordonnait le programme de e-Learning à l’Université de Maseno et Multimédia au Kenya. Il possède des connaissances approfondies dans les domaines de l’informatique, des TIC et de l’ingénierie, doublées par des compétences de conférencier et de formateur. A L’Université Multimedia (ancien Collège de Technologie des communications du Kenya), où il a aussi introduit avec succès des programmes de e-Degree. Leonard a une grande expérience de la direction et des campagnes nationales et internationales de marketing intégré qui combinent relations avec les médias, publicité, site web de coordination et de gestion d’événements. Ses voyages l’ont conduit à travers le monde de l’Asie à l’Europe en passant par l’Amérique du Nord. Leonard est titulaire d’un Master en Systèmes d’Informations de l’Université de Sunderland en Angleterre.[/callout]

Tout est possible

Au fil de son parcours, Leonard Mware a passé un certain temps à Tokyo. Une expérience qui l’a fortement marqué. « Les Japonais sont repartis de zéro et ils ont réalisé des choses incroyables, notamment dans le domaine des technologies. » Ils ont réussi car ils ont pris conscience très tôt de l’importance du partenariat public-privé dans le développement de l’infrastructure.

Ce qui l’incite à croire que tout est possible, au Japon comme ailleurs et sur le continent africain en particulier. « Il aura fallu plus de temps en Afrique, mais désormais, les choses changent. » Et d’insister sur les éléments clefs de réussite : l’infrastructure, des choix politiques visionnaires et le développement de tous les potentiels. Selon lui, les partenariats public/privé sont aussi une nécessité impérieuse parce que les gouvernements ne peuvent être partout.

[callout title=Fatou Ndiaye]

Fatou Ndiaye

Fatou Ndiaye a rejoint ICWE en Septembre dernier et elle est chargée de développer l’activité de l’entreprise en Afrique francophone. Pour Fatou, qui a pu faire une grande partie de ses études en Europe, le e-Learning est une opportunité et une chance pour les étudiants africains qui ont de plus en plus de mal à obtenir des visas. Après quelques années en France puis en Allemagne, Fatou est revenue au Sénégal pour créer la filiale de ICWE sur place. Sa mission consiste tout d’abord à créer le plus de contacts et de partenariats possibles pour relier les parties prenantes du monde du e-learning. « Je suis impliquée dans les conférences de IWCE comme e-learning Africa et Online Educa Berlin mais ICWE met aussi ses compétences en matière d’organisation au service d’autres évènements » rappelle t-elle.[/callout]

Mobiliser les acteurs du e-Learning

Avant de rejoindre ICWE, Leonard Mware a longtemps enseigné, puis il a mis son expertise dans le domaine des TIC et du e-learning au service de diverses organisations et entreprises. Aujourd’hui, il participe à la conception et à l’organisation d’évènements qui mettent en relief le rôle des TIC pour l’enseignement et la formation en Afrique. Il revendique son parcours de maître de conférence. « Je n’oublie pas d’où je viens. Cela me donne des repères pragmatiques. » Aujourd’hui il pilote une équipe de 4 personnes. Pour Leonard Mware, il s’agit avant tout d’être à l’écoute des besoins spécifiques de l’Afrique et de réussir à créer des rencontres fertiles, et de mobiliser les acteurs du e-Learning pour qu’ils aient à cœur de partager leurs expériences.

La qualité au centre des débats

Leonard Mware s’enthousiasme devant les opportunités qui se présentent à l’Afrique. « Avec les avancées techniques, le e-learning devient réalité et prend toute son ampleur. Son avenir est immense. Les Africains doivent être informés et connaître tout ce qui est désormais possible. » Pour le directeur de ICWE Afrique, c’est essentiel pour le développement des compétences. Mais cela suppose une grande vigilance sur les contenus et la façon dont ils sont transmis. Il insiste aussi sur la nécessité pour les professeurs de se remettre en question et d’intégrer des nouveaux modèles d’enseignement. « Lors de la prochaine édition de eLearning Africa, la qualité sera un des thèmes centraux et nous attendons plusieurs interventions sur ce sujet. »

Pour de plus amples informations sur ICWE Africa Ltd, veuillez consulter www.icwe.co.ke

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