Sur le terrain

La technologie au service de la scolarisation des filles en Afrique

Camfred beneficiary Sheila from Ghana. Image credit: Camfred
Camfred beneficiary Sheila from Ghana. Image credit: Camfred

Selon le Rapport des Nations Unies sur les objectifs du Millénaire, 33 millions d’enfants en âge d’entrer à l’école primaire et 22 millions d’adolescents de l’Afrique sub-saharienne ne sont pas scolarisés. Parmi eux, 55% sont des filles.

Camfed, une association internationale à but non lucrative, s’est penchée sur le problème d’une manière innovante. Camfed a en effet développé une nouvelle alerte technologique au sein de sa base de données Programme et Finance afin de s’assurer que les filles soient bien scolarisées.

Si une fille est absente, les enseignants peuvent le déclarer immédiatement à l’aide de téléphones mobiles et tablettes bon marché. Les activistes de la communauté locale peuvent ensuite déterminer où elle se trouve et pourquoi elle n’est pas scolarisée. L’OCDE reconnaît le modèle éducatif basé sur la communauté de Camfed comme étant une bonne pratique de mise en place d’une innovation à grande échelle.

Depuis 1993, les programmes d’éducation de Camfed au Zimbabwe, Ghana, Tanzanie et Malawi ont apporté leur soutien à plus de 1 419 000 élèves des écoles primaires et secondaires. Très souvent au cœur de l’Afrique rurale, les garçons sont envoyés à l’école tandis que les filles restent à la maison pour aider aux tâches ménagères. Il y a des attitudes sociales et culturelles à surmonter, les grossesses et mariages précoces ainsi que les violences sexuelles.

L’approche à long terme de Camfed couvre plus que les frais de scolarité, uniformes, livres et la protection sanitaire. L’organisation supporte également les jeunes diplômés avec des formations additionnelles afin qu’ils deviennent économiquement indépendants. L’ensemble de ces actions permettent enfin aux filles de devenir plus autonomes afin qu’elles puissent choisir quand se marier et quand avoir des enfants.

Se confiant au Financial Times, Daniel Probert, chef du department informatique chez Camfed, explique que “les donnés sont le filet de sécurité de l’enfant. Nous savons à quelle école et à quelle classe ils appartiennent, qui sont leurs parents, où leurs familles vivent. Ces informations sont continuellement mises à jour afin que nous puissions être réactifs face aux réponses à apporter à chaque besoin de l’enfant. »

Sheila, 17 ans, est une ghanéenne bénéficiaire du programme de bourse de Camfed. Elle a durement travaillé afin d’obtenir assez d’argent pour payer ses frais de scolarité. Sheila a en effet vendu de l’eau sur le marché, nettoyé des vêtements pour d’autres personnes, et est souvent allée à l’école avec la faim au ventre. La situation changea lorsqu’elle fut nominée pour recevoir une bourse Camfed financée par le Programme des Boursiers de la Fondation MasterCard qui vise à soutenir l’éducation secondaire et universitaire de 6000 jeunes femmes ghanéenne lors de la prochaine décennie.

« À présent, je dois seulement me concentrer sur mes études n’ayant plus besoin de me préoccuper de la question du financement des frais de scolarité. Je veux être médecin car nous n’en avons pas assez dans ma communauté, nous empêchant ainsi de sauver plus de vies. Je veux être capable de sauver les vies des gens. »

Selon Rebecca Winthrop, directrice du Center for Universal Education à la Brookings Institution, il n’est pas seulement question de scolariser les enfants. Au cours d’une interview donnée à Africa Renewal Online, elle explique que « nous savons que si les filles acquièrent des compétences et connaissances, les familles seront plus susceptibles d’accepter leur maintien à l’école. »

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