Sur le terrain

Femmes en action au Burkina Faso

Dans  les centres communautaires développés par le Réseau Femmes en Action au Burkina Faso, on trouve un café Internet, une bibliothèque, un espace de lecture et des salles de réunion. Autant de possibilités pour les femmes et au-delà, tous les acteurs du monde rural d’avoir accès à des informations clefs pour améliorer leur production, apprendre à transformer les denrées récoltées ou encore échanger des compétences et des savoirs.  Françoise Bibiane Yoda, directrice exécutive du Réseau Femmes en Action  nous a expliqué la genèse de ces centres et leur ambition.

Par Christine Cayré

Au Burkina Faso, l’agriculture représente environ 40% du PIB  et 70 % de la population vit de l’agriculture, une activité qui implique beaucoup les femmes. Pourtant, ces dernières ne bénéficient pas du fruit de leur travail autant qu’elles pourraient y prétendre. La société a un fonctionnement encore très patriarcal : les revenus générés par l’agriculture sont majoritairement gérés par les hommes, il est difficile pour les femmes d’accéder à la propriété terrienne ou aux équipements agricoles. Femmes en action s’est fixé comme objectif de renforcer la capacité des femmes, élément déterminant du développement.  Le combat se mène sur plusieurs fronts et notamment celui de la recherche,  celui du plaidoyer et enfin celui de la promotion et de la diffusion des savoirs. La recherche, menée en partenariat avec plusieurs acteurs du développement,  permet de comprendre et d’évaluer les problématiques des femmes en milieu rural au Burkina Faso. Le plaidoyer englobe toutes les actions menées pour changer les lois,  pour donner une voix aux femmes les plus défavorisées, leur rendre leur confiance et leur dignité et leur faire connaître leurs droits.

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…est une militante avant tout.  Elle dit préférer les associations de la société civile à l’univers des entreprises privées pour mener les combats qui lui tiennent à cœur parce que dit-elle, la liberté d’y défendre de nobles causes y est entière et le débat plus ouvert.  Depuis 2008, elle a rejoint le Réseau Femmes en Action, une association qui s’est donné pour mission de combattre la pauvreté au Burkina et de lutter contre les discriminations imposées aux femmes.

« Il est illusoire de croire que nous allons changer les choses d’un seul coup, déclare Madame Yoda, il s’agit plutôt de susciter une prise de conscience progressive. Chacune doit se sentir actrice du développement. Nos actions ciblent avant tout les femmes mais nous voyons bien que petit à petit, des hommes se rallient à cette cause».

Madame Yoda espère vivement participer à eLearning Africa pour raconter Femmes en Action, rencontrer d’autres acteurs du développement et partager les meilleures pratiques.

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Pour ce qui concerne la promotion et la diffusion des savoir, l’association a développé des centres communautaires,  implantés dans trois régions à fort potentiel agricole, chacun autour d’un domaine de production différent : le riz, les produits maraîchers et le maïs. Ces centres ont pour vocation d’être avant tout un lieu d’alphabétisation et de transfert d’information. Des lieux où l’on valorise les métiers agricoles. Chacun des centres emploie trois personnes et est  équipé  de quatre ordinateurs connectés à Internet. On y croise des femmes qui y suivent une formation, des étudiants qui naviguent sur Internet, des paysans venus vendre leur production, ou encore des animateurs de radios locales venus nourrir leurs chroniques avec les informations qu’ils auront glanées dans le centre. Certaines femmes qui assistent aux formations pourront à leur tour transmettre leur savoir, quant à la radio, présente dans le moindre foyer, elle relaiera les informations aux quatre coins du pays. Dans ce lieu, la technologie est comme une source où viennent s’abreuver de multiples personnes pour retransmettre ensuite ce qu’ils ont appris.

Françoise Bibiane Yoda will be chairing the session Les epaces commautaires de promotion des savoirs au niveau local on Thursday, May 26, 2011, from 16:45 – 18:15.

 

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